Si tu veux la paix, prépare la guerre !
Réalisé par Avec Keanu Reeves, Halle Berry, Ian McShanePays: Genres : Crime, Action, Thriller Durée : Année de production : |
5.75/10 |
Si jusque-là la saga tenait bien en haleine avec un John Wick bien bad ass, ce troisième opus est l’épisode de trop. Reprenant exactement là où le second film s’était arrêté, notre héros a quelques minutes pour recharger ses armes, reprendre son souffle et repartir au combat.
Jouant toujours dans la surenchère, les scènes des « fights » sont toujours intéressantes à découvrir mais la redondance des conflits peine à redonner un vent de fraicheur dans un film qui s’ancre dans une matrice buguée et qui tourne en boucle. L’action y est omniprésente, se rapprochant clairement du style des films Hongkongais. La violence dans cet opus est bien plus prononcée. Les chorégraphies sont bien foutues passant de la vulgaire baston au combat à moto ou à cheval mais certaines scènes semblent s’autoparodier, avec entre autres la scène de la bagarre aux couteaux qui en devient plus marrante qu’inquiétante. Sans compter sur les bruitages usés et tout aussi itératifs que les coups portés par notre héros.
La mise en scène est fluide, en même temps le réalisateur Chad Stahelski est un ancien coordinateur de cascades qui appliquera consciencieusement son travail, cependant en oubliant d’approfondir son scénario. La photographie est satisfaisante avec des plans avec un bon potentiel d’iconisation mais les séquences de transition pour faire avancer l’histoire sont longues, empêtrées dans un ton qui peine à se définir entre humour potache, sérieux et cynisme.
L’ensemble est bien trop répétitif et la seconde heure est trop longue. Après les Italiens, les Russes et les Chinois, on se demande quelle nationalité John Wick va tabasser. De plus, il est frustrant de savoir qu’une horde de soldat s’invite dans la partie pour au final se confronter à Wick un par un, au pire deux par deux. Et quand les balles fusent, on s’étonne toujours de voir John Wick – costard cravate – debout et combatif, continuant à anéantir des hommes ultra entrainés (apparemment moins que lui) avec des gilets pare-balles renforcés. On finit par suivre la machine de guerre Wick sans vraiment se soucier de sa santé et de son devenir. Personne ne peut finalement le soustraire retirant toute l’humanité et la crédibilité du personnage.
Cela n’enlève rien à la performance de Keanu Reeves qui continue de nous impressionner à 54 ans, en sachant qu’il fait lui-même ses propres cascades! Halle Berry est, elle aussi, plutôt convaincante en tueuse intrépide. L’intervention du duo reste d’ailleurs le meilleur moment du film avant de repartir dans une consternante opposition avec des petits chinois qui se feront le plaisir de détruire toutes les vitrines d’une galerie de glace, bien échafaudée pour être explosée.
De nombreux poncifs apparaissent et malgré le fait qu’il est envisagé que la trame soit poursuivie dans les suites à venir, le public n’aura pas forcément envie de suivre John Wick sur 32 épisodes pour en voir la conclusion.
John Wick, troisième du nom c’est 12 morts à la seconde, quelques fulgurances formelles qui arrive à nous captiver, des dialogues appauvris et une histoire qui perd de l’intérêt. Il est impératif que le prochain opus sorte de cet exercice de style et de cette surenchère sempiternel au risque de tuer totalement une saga lucrative et fulgurante! Du John Rambo HK!