Jurassic World: Fallen Kingdom (2018)

Jurassic World : Fallen Kingdom

Réalisé par J. A. Bayona

Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Rafe Spall
Pays:  États-Unis
Genres : Action, Aventure, Science Fiction, Horreur
Durée : 2 h 08 min
Année de production : 2018
6.5/10

Depuis près de 25 ans, nous nous retrouvons épisodiquement dans le monde Jurassique. Si le résultat reste toujours spectaculaire, l’âme de la saga se dégrade épisode par épisode. Pourtant Jurassic World avait réussi sa résurrection en créant un parc d’attractions captivant et entrainant. Mais ce seconde opus, de la deuxième saga, se fourvoie dans un scénario bancal et prévisible.

Pourtant la première partie ne nous laisse pas le choix que d’être happé dans une course-poursuite impressionnante, entre humains, dinosaures et déchainements de la nature. Les images et la mise en scène sont impeccables, on est face à une sublime introduction avec en prime une des plus poignantes scènes de la saga, avec un Brachiosaure qui se cabre dans la fumée ardente d’une île amenée à disparaitre. Cette même scène, dans un contexte plus idyllique, qui avait déjà marqué la saga de Spielberg en 1993, avec le regard ébahi de Sam Neil découvrant les créatures d’une ère lointaine.

Rapidement, on se doute bien que cette mission « sauvetage » n’est pas désintéressée, dévoilant le visage des méchants cupides qui vont se transformer en véritables rapaces. Ainsi la confrontation entre les hommes et les animaux perdure. Mais l’idée d’enfermer une horde de dinosaure dans le sous-sol d’une grande demeure est tout simplement absurde. Encore plus crétin que d’en faire un parc d’attraction! L’histoire est rudimentaire, creusant le sillon de la bêtise en annihilant au passage toute surprise. Le T-Rex est réutilisé à chaque opus de la même manière et après avoir éculé la majorité des races de « dinos », les producteurs s’amusent à créer une race génétiquement modifiée: l’Indorator. L’atmosphère qui règne dans le film est bien sombre, dotée d’une musique rajoutant suffisamment de tension pour que l’on frissonne… et pourtant l’Indorator n’apporte rien de neuf et rien n’est véritablement terrifiant, si ce n’est une maigre scène d’une patte de dinosaure s’approchant de la petite fille, nous rappelant les frayeurs des contes de notre enfance. Reste les effets spéciaux, qui rappelons-le, doivent être au service du film et non le contraire.

Avec une maigre apparition de Jeff Goldblum, le casting n’évolue pas. On y retrouve le gentillet Chris Pratt et la douce Bryce Dallas Howard, même si rapidement dépassées par les événements, les deux têtes d’affiche vont se faire distancer au second plan laissant la belle aux méchants et aux dinos! Et franchement la fin aurait pu être plus intense, plus profonde, plus judicieuse mais les producteurs vont encore une fois aller à la facilité, cherchant à renouveler les suites de productions. Tuer la saga, c’est refuser d’empocher quelques millions de dollars sur les prochains opus à venir, alors continuons à faire voyager les créatures sur notre belle planète, au risque de détruire scénaristiquement totalement la saga. Il avait beau avoir dépensé sans compter, John Hamond n’avait sans doute pas prévu la bêtise humaine qu’il a lui-même engendré. Aujourd’hui, la nostalgie fonctionne (encore) mais on espère, dans ce genre de suite, être tout autant surpris que diverti.

JW2 n’est pas très glorieux sur le fond, malgré un départ posant de belles bases autant philosophiques qu’écologiques. Malheureusement le scénario va rapidement prendre une tournure manichéenne sans surprise, bourré d’incohérences et sans surprise. Avec tout l’amour que l’on a pour la saga, ici ce n’est qu’un « Jurassic » de plus…

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