Réalisé par Avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Laura DernPays: Genres : Aventure, Action, Science Fiction Durée : Année de production : |
7.5/10 |
Sixième épisode de la saga et déjà près de 30 ans de dinosaures depuis le film événement de Steven Spielberg, Jurrassic World: Le Monde d’après continue son essorage cynique d’une saga qui a fait couler beaucoup d’encre.
Jurassic World c’est le fantasme de mêler deux espèces séparées par 65 millions d’années d’évolution pour se retrouver face à face. Ce troisième film de la nouvelle trilogie nous promettait donc « un monde d’après », avec un sursaut de renouvellement, où la totalité des dinosaures se voyaient libérés sur notre planète. Mais voilà, en cherchant à donner plus au détriment d’effets numériques qui ne lorgnent pas toujours dans la finesse, ne risque-t-on pas de nous lasser?
En effet, la conclusion de cette trilogie reprend beaucoup d’éléments des anciens épisodes en phase avec un bestiaire toujours plus grand, toujours plus impressionnant, révélant au public le prédateur le plus gigantesque, après le Spinosaure (ep.3), le Mosasaure (ep.4), le Carnotaurus (ep.5) et maintenant le Giganotosaure! Conservant son prestigieux T-Rex, cette nouvelle suite va affronter à la fois les créatures avec les humains tout en confrontant son récit moralisateur face aux vilains capitalistes, écocides, prêts à tout pour sauver le monde en engrangeant des milliards.
Mais Hollywood est malin et va chercher la clé pour donner du corps à son nouveau film. Pour satisfaire les cinéphiles impatients, cette suite réunit le trio de la première saga, avec le duo de la seconde, histoire de célébrer une grande réunion de famille multi-générationnelle. Mixer les univers pour accroitre la nostalgie des amateurs de cinoche est devenu une tendance actuelle de la part des producteurs!
Donc entre réunions d’acteurs, problèmes identitaires de clone avec une l’histoire mal exploitée de Maisie Lockwood et raptors que l’on siffle comme des animaux domestiques, le spectacle est pourtant bien là. Cet épisode offre des séquences bien toniques avec une belle course-poursuite à moto, quelques escapades discrètes dans la jungle et glissades sur un lac, le métrage arrive à alterner moments de développement, scènes d’action généreuses et intrigue zoogéographique sermonneuse. On regrettera cette histoire stupide de sauterelles qui semble être plus la problématique de l’humanité que l’invasion des dinosaures!
Si le jeu de Chris Pratt, grand médiateur face aux monstres qu’il repousse de sa main inlassablement levée, est parfois approximatif, on se réjouit de voir la belle performance de Bryce Dallas Howard qui signe le plus beau plan du film sous l’eau. Laura Dern, Sam Neill et Jeff Goldblum ne prouvent plus rien en rejouant leurs rôles à l’identique, aujourd’hui devenus cultes.
Au final une belle conclusion qui n’offre, ni plus ni moins, une trame narrative satisfaisante, bien plus crédible que le précédent opus. Pas utile et pourtant ce Jurasssic World possède un bon bestiaire, une histoire divertissante, un plan final de la faune ultime, des personnages de qualité jouant sur la nostalgie, sans parler du thème qui resurgit pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
Jadis cinéma de monstre, Jurassic World est devenu un divertissement familial qui rebat les cartes mais qui conclut une saga mythologique. Peu importe la légèreté de l’écriture, le plaisir de voir le retour des anciens aux côtés des héros actuels prime pour les fans de la première heure dans ce Monde d’après qui devient à la fois suite, reboot et remake!