Synopsis:
Réalisé par Avec Nathalie Emmanuel, Omar Sy, Sam WorthingtonPays: Genres : Action, Thriller, Crime Durée : Année de production : |
6.5/10 |
Le remake de The Killer (2024) de John Woo par John Woo tente un retour aux sources, mais laisse une impression mitigée. Si l’idée de revisiter un film culte qui a marqué le cinéma d’action des années 80-90 peut intriguer, le résultat semble s’enliser dans une vision dépassée. Ce qui autrefois incarnait la quintessence du style visuel de Woo — ralentis stylisés, fusillades chorégraphiées, et figures iconiques comme l ‘impasse mexicaine — est aujourd’hui devenu un cliché du genre, si bien digéré par l’industrie que son impact s’est estompé. Attention, ne dénigrons pas tout ce qui est – et était – bien, le plaisir (coupable) est toujours présent, surtout lorsque les scènes de fusillades spectaculaires ou les explosions au ralenti sont habilement exécutées.
La tentative de recréer l’esthétique et les codes d’un autre temps apparaît plus comme une démarche nostalgique qu’une véritable réinvention. Le film peine à se démarquer, oscillant entre hommage au cinéma d’action hongkongais et impression de déjà-vu. En 2024, ces éléments ne parviennent plus à surprendre, et les dialogues eux-mêmes sont jugés fades, ne portant pas l’intensité dramatique qui pourrait ancrer davantage le film dans notre époque.
Le casting, en revanche, se distingue par sa diversité et sa dimension internationale avec des noms comme Omar Sy, Eric Cantona, et Sami Bouajila, mais ce n’est pas suffisant pour en faire une œuvre mémorable. Sam Worthington en truand irlandais et Eric Cantona en chef de la pègre créent un duo improbable, qui intrigue sur le papier mais manque d’une alchimie convaincante à l’écran. L’un des problèmes majeurs reste le personnage de Zee, la tueuse qu’on suit tout au long du film. Son manque de charisme et l’absence d’une aura de femme fatale la rendent trop commun pour porter l’intrigue. La superficialité de sa caractérisation laisse une impression d’inachevé, comme si le film n’avait pas pris le temps de développer ses personnages au-delà de leurs stéréotypes initiaux. Un remake qui s’éloigne de son homologue de 1989, tant par ses scènes d’action que par ses personnages, ne conservant finalement qu’a minima l’essence de son intrigue.
John Woo semble se perdre dans une tentative de se réinventer tout en se renfermant dans les codes qui ont fait son succès dans les années 90. Si certaines séquences d’action parviennent à capturer une fraction de cette magie, le film, dans son ensemble, souffre de la comparaison avec des œuvres plus ambitieuses de la même époque, qui ont su évoluer avec le temps. The Killer version 2024, en fin de compte, ressemble davantage à une ombre du passé qu’à un pas en avant pour le cinéma d’action contemporain.