Kinds of Kindness (2024)

 

Synopsis: Une fable en tryptique qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial, destinée à devenir un chef spirituel prodigieux.

 

Kinds of Kindness

Réalisé par Yorgos Lanthimos

Avec Emma Stone, Jesse Plemons, Willem Dafoe
Pays:  Irlande,   Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Drame, Comédie
Durée : 2 h 44 min
Année de production : 2024
6.75/10

Ah Yorgos, tu ne t’arrêteras définitivement pas de nous faire rentrer dans tes délires psychotiques abracadabrants. Cette fois-ci, c’est sous le format de trois moyens métrages de 45 minutes que Kinds of Kindness va nous dévoiler toutson potentiel avec ainsi des titres prétentieux et des mystères qui tournent autour de RMF.

La première histoire (La mort de RMF) suit le parcours d’un homme dont tous les choix sont dictés par un employeur sans scrupule, aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle. Ce premier segment est une exploration absurde du pouvoir de persuasion de l’homme. Le réalisateur réussit à capturer les nuances subtiles des interactions humaines, rendant les personnages à la fois complexes et biscornues.

Le second voit (RMF Vole) un policier dubitatif s’interroger sur le retour de sa femme après une longue disparation, au point de se demander si celle-ci ne serait pas une autre. Comme pour le premier segment, on pense immédiatement aux délires fantasques de Jordan Peele. Lanthimos se plaît à tester les limites du bon goût, de la bienséance et de la morale. Il est notamment question de fluidité sexuelle, de cannibalisme, de résurrection, de croyance et d’identité. Un beau bordel qui dévoile une fin à double lecture qui nous laisse toujours en suspension, comme souvent chez le réalisateur.

Le troisième acte (RMF mange un sandwich), le moins bon, déroutant et décevant, est quelque peu gâché par les tics du réalisateur, là où se déroule des rites sectaires. Cet épisode aurait gagné à être mieux taillé. L’intrigue semble moins bien développée et les membres de la secte buvant exclusivement les larmes de leurs gourous manquent de profondeur. Le résultat, méchamment bizarre, est livré sans notice explicative. Lanthimos arrive enfin à ses fins en nous déroutant totalement.

On retrouve tous ces thèmes de manière très programmatique, Lanthimos étant très fort pour maintenir une certaine tension tout au long d’un film qui atteint les 2h45. Chaque anecdote du film pourrait faire ici l’objet d’une analyse détaillée avec des interludes dégoûtants, poétiques, bizarres, qui sont là que pour choquer et font vaguement écho à la mythologie grecque. Yorgos Lanthimos livre un film un peu trop satisfait de lui-même et de sa bizarrerie pour totalement nous convaincre en prenant la facilité de couper son film en trois segments.

Un Yórgos Lánthimos peut en cacher un autre.  Kinds of Kindness est un recueil de nouvelles intéressantes mais inégales.

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