Réalisé par Avec Dave Bautista, Jonathan Groff, Ben AldridgePays: Genres : Horreur, Mystère, Thriller Durée : Année de production : |
| 4.5/10 |
Après un début prometteur, par l’instauration d’un climax singulier avec l’utilisation judicieuse du malaise entre la fillette et Dave Bautista, Knock at the Cabin va rapidement se vautrer dans un leurre éventé et oscillant de la part de M. Night Shyalaman. En effet, si les idées sont à chaque fois prometteuses, le réalisateur ne transforme pas toujours l’essai avec ici un scénario tout aussi clairvoyant que bancal.
Le message est pourtant clair. Si tous, autant que nous sommes, ne délaissons pas nos égoïsmes quotidiens pour le bien du collectif, en l’occurrence planétaire, alors le monde courra à sa perte. Shyalaman déguise ainsi ce questionnement en un choix cornélien avec le sacrifice d’une famille pour le bien de l’humanité. Mais, alors que feriez-vous à leur place?
La question est déjà de connaitre la véracité du problème et de savoir si on n’est pas face à des illuminés. Et ensuite est-ce que se sacrifier changerait véritablement la profondeur et la mentalité de l’humanité. Si la question avait du sens sur le mystérieux The box, ici les enjeux ne sont pas assez accentués. Les quatre personnages, représentant les Cavaliers de l’Apocalypse avec toute une parabole biblique, ne sont pas assez convaincants. Avec en prime, « Don » Bautista qui se fond encore dans un personnage absolument pas à sa mesure – un inquiétant pasteur aurait bien plus fait l’affaire. On doute de ces »missionnaires » et l’ambivalence de leur message nous pousse à ne pas les croire, remettant en suspend leur problématique.
Shyamalan joue avec nos croyances. Se ranger du côté de la foi ou de la rationalité? Ancré dans le conformisme puritain et religieux des USA, pas évident de convaincre un public international. On se questionne sur ce qui symbolise ici le sacrifice. Et, pourquoi cette famille en particulier? Et si tout ne s’était pas passé comme prévu, l’apocalypse aurait-elle vraiment eu lieu? On remarque d’ailleurs que tout au long du film, l’apocalypse est principalement exposée à travers des écrans. Tout est vu par le prisme des médias, ce qui renforce le doute. Doit-on croire ce que l’ont voit? Des questions qui rendent l’œuvre assez amère même si on ne doute pas que le réalisateur aime jouer au plus malin!
Loin des grands films de M. Night Shyamalan, Knock at the Cabin nous questionne sans véritablement nous envahir. On reste trop passif devant un dilemme qui aurait dû animer le spectateur à la hauteur des craintes des personnages.
