Réalisé par Avec Keanu Reeves, Lorenza Izzo, Ana de ArmasPays: Genres : Horreur, Thriller Durée : Année de production : |
7/10 |
Remake du méconnu The Seducers (1977), Knock Knock semble ne pas plaire à tout le monde et pourtant j’ai passé un très bon moment.
Avec ce film, le réalisateur Eli Roth semble vouloir changer de registre. En effet, jusqu’à présent, il a cultivé sa réputation autour du film gore et joue ici la carte du thriller psychologique et érotique avec une savante dose immorale. Fini le pur film d’horreur dégoutant, ce home invasion aux allures clairsemées et à l’humour noir va permettre d’adoucir la filmographie de Roth.
En s’immisçant dans le propre univers d’un père de famille, endroit censé être le plus sécurisé et intime, il va créer l’oppression autour d’une tragique et outrancière situation. Pointant lourdement sur une famille soudée qui expose sur chaque mur de la maison la vision d’une famille réunie et aimante, on sait immanquablement par le synopsis et par l’introduction du film, que ce père de famille va être contraint et manipulé. Le scénariste a décrété qu’il était trop heureux et qu’il fallait que ça change! Même si les interprétations féminines complémentaires sont parfois maladroites, le trio d’acteurs semble s’amuser (enfin Keanu Reeves un peu moins) et c’est assez communicateur. Sans être de grandes actrices, face à des interprétations en roue libre, la folie et les batifolages l’emporteront sur l’aspect réellement psychotique des deux jeunes tentatrices, les rendant finalement pas très menaçante! On fait juste connaissance de deux véritables pestes sexuellement agressives, pour ne pas dire pétasses!
Nous ne sommes jamais véritablement inquiétés, nous savons qu’une échappatoire est possible dans un endroit qui nous inspire confiance, même on ne sait pas où et comment. La torture morale est efficace pour notre héros, même si on est loin des tortures physiques imposées par Roth dans ses précédents films. Le final est fourbe et cruel face à une critique de notre société moderne et violente dont tout se joue sur la réputation personnelle des réseaux connectés. Face à des « likes », le regard de cet homme, père de famille, est pétrifié et désemparé. Finalement, Roth arrive à pervertir sa cruauté en malmenant moralement son héros. Dommage de souligner une conclusion en dévoilant la toute dernière scène, un dernier plan qui n’apporte rien, si ce n’est de savoir que
Moins violent et plus léger que ses précédentes œuvres, Eli Roth trouvera un remède efficace contre les tentations de l’adultère. Les interprétations bancales du trio n’empêcheront pas de nous divertir autour d’une torture morale profitable à l’ambiance malsaine.
Jérôme Ptr liked this on Facebook.