Synopsis:
Réalisé par Avec Rojina Esmaeili, Saba Vahedyousefi, Sobhan JavadiPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
4/10 |
Une langue universelle est un film qui cherche à briser les conventions, mais qui, malheureusement, échoue à capter pleinement l’attention du spectateur. Si l’on peut saluer l’intention audacieuse derrière ce projet, le résultat final laisse à désirer, en grande partie à cause de l’absence de têtes d’affiche et d’une durée qui finit par peser lourdement sur l’expérience ciné.
Dès le début, il est difficile de s’immerger dans l’univers du film. Ce qui est frustrant, c’est que si cela avait été réalisé par des cinéastes comme Aki Kaurismäki ou Quentin Dupieux, on aurait crié au génie. Mais Une langue universelle peine à susciter le même intérêt. La lenteur narrative pourrait être une technique voulue pour instaurer une atmosphère particulière, mais elle échoue à maintenir la créativité. Il n’est pas surprenant que tout le monde parle persan dans cette métropole canadienne isolée, mais il aurait été préférable de donner plus de sens et d’engagement à cet aspect.
L’un des aspects positifs du film est sans doute ses décors. Old school et carrés, ils apportent une touche inhabituelle. Le vendeur de mouchoirs ou de dindes, par exemple, sont des éléments qui ajoutent une certaine dimension dans un univers concordant. Cependant, ces décors ne suffisent pas à compenser les autres faiblesses. Les histoires « chorales » autour de plusieurs individus manquent de lien et enfin, l’humour, qui se veut potache, ne parvient pas toujours à faire mouche. Quelques blagues fonctionnent, mais elles sont trop rares pour véritablement égayer l’ensemble. L’humour aurait pu être un moyen efficace de rythmer le récit et de maintenir l’attention du spectateur, mais il reste malheureusement en demi-teinte.
Une langue universelle est audacieux et a du potentiel pour être différent, comme pour les débuts de Dupieux. Si l’on peut apprécier les efforts en matière de décors et quelques pointes d’humour, cela ne suffit pas à sauver le film de l’ennui. Il ne reste plus qu’à voir si Matthew Rankin parviendra à imposer sa marque de fabrique dans le monde du cinéma.