Livre de la jungle (Le) (2016)

Reprenant le mythique film d’animation de 1967, écrit fin du 19ème par Rudyard Kipling, cette nouvelle mouture a fait peau neuve. De nouveau Disney se lance dans un remake numérique en corrigeant quelques détails pour rendre le film plus réaliste et ainsi relancer la notoriété de l’œuvre d’origine pour lui offrir une valeur ajoutée (ou pas!).

Alors malgré une réussite esthétique flagrante, même si à l’époque, pas encore au niveau d’un Roi Lion, la numérisation ne changera pas l’histoire. Mais le traitement des personnages est totalement différent dans un film beaucoup plus sérieux et sombre. Une revisitation qui détruit tout de le mythe de cette folle et joyeuse faune qui s’émancipe autour du petit Mowgli. Quelle tristesse de voir que Baloo n’est pas aussi joyeux et drôle que dans le dessin animé. Tout comme la scène avec les singes et le roi Louis, qui ferait presque flipper les plus jeunes spectateurs. D’ailleurs, le réalisateur se sentira obligé de mettre une scène chantante au générique avec le roi Louis pour désamorcer un peu sa vive agression dans le film. Le passage de Kaa est totalement oubliable et ne fait pas du tout honneur à celle de l’œuvre originale. Bagheera, quant à lui, restera un personnage sociable, magiquement luisant et toujours bienveillant à l’égard de Mowgli. Enfin Shere Khan, si tout aussi méchant que dans le dessin animé, n’aura pas l’œil aussi malicieux, prônant ici la réalité du fauve sauvage et menaçant.

Contrairement à son modèle animé, le film ne souffre pas d’une surcharge musicale mais sera par conséquent beaucoup moins jovial à cause d’une écriture plus réaliste, moins colorée et « animée ». On regrettera de ne pas fredonner à la fin la mémorable chanson: « Il en faut peu pour être heureux ». Une vision un peu différente mais néanmoins pas mauvaise qui prend quelques libertés sur ses origines.