Réalisé par Avec Peter Lorre, Ellen Widmann, Inge LandgutPays: Genres : Action, Crime, Drame, Thriller Durée : Année de production : |
7.5/10 |
Premier film parlant de Fritz Lang, M le Maudit est un film qui reste d’actualité par ses propos.
Alors que Lang n’utilisait que des orchestres pour rythmer ses images dans ses précédentes réalisations, ici il n’en laissera que la parole! Il est parfois déroutant de voir des scènes entières sans son, sans musique, avec des plans qui se succèdent sans bruit, sans parole dans la nuit noire de la ville.
La première demi-heure est la plus faible. Pourtant l’introduction annonçait du bon, avec cette ombre qui vient ternir une affiche face à cette petite fille qui joue au ballon. S’en succèdent des enlèvements en arrière plan de l’enquête. Malheureusement le début de celle-ci tourne en rond, en effet aucun élément n’aide les policiers à trouver le tueur (et sous entendu pédophile) d’enfant. Mais à l’époque les recherches étaient déjà pointues. De l’empreinte à une table en bois ou un crayon rouge, chaque élément était indispensable pour coincer le tueur. Après 45 minutes le film commence à prendre son env(i)ol.
Entre cambriolage annexe et recherche du tueur, la cible semble se resserrer sur Hans Beckert. On a parfois des doutes sur son accusation, mais ses sifflements ne trompent pas. Mais c’est la dernière partie qui se révèle être la plus intéressante, la plus passionnante, la plus captivante. Lorsque le peuple lui tombera de dessus, on est face au tueur au physique ingrat, avec ses yeux ronds étonnés et plein de culpabilités. Son discours est fort, l’acteur se livre totalement. Entre aliénation et son dédoublement intérieur, on découvre enfin la signification du titre du film. Mais le jugement en sera-t-il changé? Là est la question qui est aujourd’hui encore d’actualité face à des grands malades meurtriers. Enfin il faut aussi replacer la conclusion dans un contexte historique, qui aujourd’hui garde tout son sens, même si l’Allemagne n’a plus le déshonneur du passé.
Réalisé avec une très jolie photographie, Lang essayera de dissimuler quelques transitions en passant sur un mur blanc ou en rentrant à travers une vitre. Fallait y penser à l’époque, mais même si c’est légèrement visible, ça n’entache en rien toute les bonnes idées pour élaborer au mieux ce genre d’astuce en plateau.
Un film qui faut avoir vu au moins une fois, même si la première partie est plus faible et aurait gagné en rythme avec un détour un peu plus prononcé sur le meurtrier, la seconde partie rattrape bien le coup — de maître.