Réalisé par Avec Grégoire Ludig, David Marsais, Adèle ExarchopoulosPays: Genres : Comédie, Fantastique Durée : Année de production : |
7.25/10 |
Mais qu’il est con ce Quentin quand même! Et c’est un compliment pour M. Dupieux! Encore une fois le farfelu M.Oizo nous revient avec un film qui touche de nouveau l’absurde en détournant un objet ou ici un être. Après le pneu et le blouson, nous voici confronté à une mouche géante. Mandibules met en scène Manu et Jean-Gab interprété par le truculent duo Grégoire Ludig et David Marsais du Palmashow qui campent le rôle de deux imbéciles heureux avec conviction. Cette histoire d’une mouche géante trouvée par deux branle-manette dans le coffre d’une voiture volée est à la fois simpliste sur son récit mais totalement hallucinant dans son contexte. On reste dans le grotesque, le burlesque et la parodie à la con.
Nos deux personnages principaux sont tellement à la ramasse qu’ils semblent voués à foutre en l’air chaque occasion : un type à de la thune, ils le perdent de vue, ils ont une caravane, ils y mettent le feu, on les loge en se méprenant sur leur identité, ils se grillent… Mais attention, même s’ils sont cons comme des ballons, ils trouvent toujours des stratagèmes pour survivre. On sent à la fois la patte du réalisateur dans sa mise en scène et dans l’idée scénaristique de nous raconter une histoire improbable mais aussi la touche des humoristes dans les dialogues. Le « barbu et le frisé » campent ces deux beaufs et sont comme souvent complémentaires dans leur façon d’être ou dans leur humour. On rigole souvent face à leur délirant vocabulaire limité à 18 mots et 3 expressions. A savoir que tous les personnages du film ont des particularités dont la belle interprétation d’Adèle Exarchopoulos dans un rôle bien tapé du cerveau! « Woh, taureau! »
La mouche muette et passive est géniale à la fois sur son élaboration que dans sa dynamique subtile. Entre-temps baptisée Dominique, elle appuiera encore plus le rire sur sa scène finale! Le spectateur aura la banane et pourra se lever de son siège après avoir vécu une histoire novatrice et pleine de non-sens.
Mandibules est plus dans la veine ultra-barrée de Quentin que dans la veine méta-intellectuelle du Dupieux. Ça permet de toucher un public plus large sans pour autant entrer dans les standards du cinéma. Mais c’est une bonne entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas encore le réalisateur!