Réalisé par Avec Ayoub Elaid, Abdellatif Masstouri, Mohamed HmimsaPays: Genres : Drame, Thriller Durée : Année de production : |
4.5/10 |
Premier long métrage de Kamal Lazraq, Les meutes est une œuvre mineure dans l’univers sombre marocain entre mafia souterraine, prostitution, alcool et combats de chiens.
Embarqués malgré eux, un père et son fils vont devoir kidnapper un homme de main, du gang rival. Pas de chance, ce dernier meurt dans le coffre de la voiture. Va s’en suivre une course assez rythmé pour aller cacher le gros bonhomme sans laisser de traces. Le spectateur sourit à contre-courant dans cette aventure nocturne, où les deux hommes accumulent échecs et déconvenues.
Le film s’ancre dans un réalisme social et souligne l’implication de la figure paternelle, qui prendra que des mauvaises décisions, mais qui sera toujours soutenu par le fils. Si la trame peut évoquer le cinéma des frères Coen, cette virée en enfer signée Kamal Lazraq trouve son identité. Les acteurs non-professionnels ont tous une « gueule » et sont globalement bien dirigés.
Le dynamisme est parfois interrompu par des croyances insensées dans cette frasque de malfrats. En effet, on rit jaune quand un ivrogne dont ils sollicitent de l’aide leur demande si le défunt a bien été lavé et purifié selon les rites funéraires musulmans. Ceci fait l’effet d’une révélation sur Hassan, qui commence à se demander si cette descente aux enfers n’est pas une épreuve imposée par Allah pour le faire réfléchir sur les conséquences de ses actes. Les voilà donc en train de laver le mort qui sont censé cacher. De là, s’accumule des incohérences, jusqu’à rétrocéder le corps aux rivales à qui appartient le corps. L’exil des deux hommes, jusque-là, perd alors tout son sens sur une proposition un peu facile et peu crédible.
Prix du jury d’Un Certain Regard, Les Meutes est un essai bancal, à l’image sableuse. Une virée d’hommes cauchemardesque, facétieuse mais pas assez rigoureuse dans les bas-fonds de Casablanca.