Mouche (La) (1986)

La Mouche

Réalisé par David Cronenberg

Avec Jeff Goldblum, Geena Davis, John Getz
Pays:  Canada,   Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Horreur, Science Fiction
Durée : 1 h 36 min
Année de production : 1986
9/10

Rares sont les remakes qui surpassent l’original. Ici c’est bien le cas, le film de Cronemberg met une belle claque au film original la mouche noire, bien que le film original ne soit pas mauvais. Même si on part sur une introduction assez identique, ce film va être beaucoup plus noir, plus intense, plus cruel. On oubliera l’idée des échanges de corps et d’esprit du film de 1958, ici on fusionne tout pour avoir un rendu beaucoup plus animal.

C’est une véritable décrépitude pour Goldblum qui se voit métamorphosé petit à petit en mouche, en y adoptant son comportement. Paradoxalement, touché par son terrible sort, il en deviendra de plus en plus attachant. Il tentera de garder son humour jusqu’au bout, croyant que tout ira bien, mais son ignorance lui fera payer cher ses expérimentations.

Le film ne cache pas de mystère sur son intrigue, quand on connait les grandes lignes on se dit que rien ne devrait nous étonner et pourtant c’est l’imbrication de la nouvelle relation des deux tourteaux, l’expérience scientifique sur la téléportation qui nous fascine tous, même aujourd’hui, et la métamorphose du personnage qui nous captive de bout en bout. De plus, le film va à l’essentiel sans aucune esbroufe, et arrivé à la fin on saute sur sa montre en s’exclamant: « déjà! ».

Niveau technique, le film nous offre des prouesses multiples et le documentaire du DVD rend hommage au travail exceptionnel de Cronenberg. Que ce soit sur la mise en chantier du projet, le design des pods repris d’une tête de cylindre inversée d’une moto Ducati, le talent à faire marcher Goldblum au plafond, sur les murs ou au sol, grâce à une machine construite pour le film ou l’impressionnante mutation du héros en mouche. La mécanique sous la bête est aujourd’hui encore bluffante et on sent le « vrai » cinéma à travers un tel film de monstre.

Pour ce qui est de l’interprétation, on a essentiellement les deux héros principaux qui portent favorablement le film. Jeff Goldblum qui sera connu et reconnu par le grand public grâce à sa performance dans ce film. Et Genna Davis qui lui donne la réplique de façon juste, sans en faire des tonnes. C’est l’alchimie entre les deux personnages qui fonctionne et cette volonté de se défaire de l’autre sans véritablement le vouloir. Et la scène finale, bien que sanguinolente, nous offres un moment fascinant et touchant. On sent une certaine âme derrière le monstre, ça en fait presque mal au cœur.

Un véritable chef-d’œuvre autour d’un rêve scientifique qui tourne mal, brillamment mis en scène et interprété de façon magistrale. Un film qui fait mouche. Bzzzzz

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