Synopsis:
Réalisé par Avec Anne Parillaud, Jean-Hugues Anglade, Tchéky KaryoPays: Genres : Action, Thriller Durée : Année de production : |
5/10 |
Dans ce premier portrait de femme de la part de Luc Besson. Nikita impressionne par une mise en scène percutante et dynamique dès son introduction. Le réalisateur capte dès les premières minutes l’attention du spectateur avec une scène où la violence et la folie des personnages prennent le dessus. Nikita, interprétée par Anne Parillaud, se dévoile comme une héroïne inarrêtable et instable, prête à tout détruire autour d’elle. Cependant, l’univers des années 80 que Besson dépeint frôle la caricature : ces jeunes junkies et policiers lourdement armés évoquent un cliché des films américains, donnant au décor un air un peu ringard, qui affaiblit la profondeur de l’intrigue. La réalisation de Besson est néanmoins marquée par un style propre, une esthétique sombre et violente qui enveloppe Paris d’une atmosphère sale et étouffante.
Cet environnement aurait pu permettre au film de garder un ton constant, mais dès l’introduction de l’histoire d’amour entre Nikita et le personnage de Jean-Hugues Anglade, la tension du film s’essouffle. Les dialogues murmurés sont ringards. Même Tchéky Karyo peine à insuffler de la profondeur dans ses échanges, et les relations semblent manquer de sincérité. Seule l’apparition de Jean Reno apporte une bouffée d’air frais au casting, bien que son personnage n’apparaisse que le temps d’une scène vite expédiée.
Anne Parillaud livre une prestation qui peut sembler excessive par moments. Elle oscille entre une interprétation brute, instinctive, et des moments de surjeu qui rendent son personnage difficile à cerner émotionnellement. Le manque de profondeur psychologique de Nikita s’avère ici un vrai manque : si Besson avait pris le temps d’étoffer son héroïne, il aurait pu créer un personnage plus attachant, plus humain, au lieu de se contenter d’une figure de « bad-girl » qui peine à toucher véritablement le spectateur.
Le principal défaut du film se trouve dans la rapidité de son scénario : Nikita, cette jeune femme sauvage et imprévisible, subit un entraînement express, et la voilà propulsée en mission après seulement quelques séquences, sans transition émotionnelle ni logique. Ce rythme précipité nuit à la crédibilité de l’histoire et affaiblit son impact dramatique. Quant à la conclusion, elle est tout aussi hâtive : le personnage disparaît subitement, pour céder la place à une scène d’adieux entre deux hommes qui évoquent leur nostalgie, laissant le spectateur en quête d’une résolution plus travaillée.
Même la bande-son d’Eric Serra peine à revitaliser ce thriller qui, bien qu’ayant marqué son époque, a perdu de sa superbe. Si Nikita a été un film culte, il n’en reste aujourd’hui qu’une œuvre marquée par ses défauts et vieillie, un peu oubliée par les générations actuelles.