N’importe qui (2014)

N'importe qui

Réalisé par Raphaël Frydman

Avec Alban Ivanov, Rémi Gaillard, Franc Bruneau
Pays:   France
Genres : Comédie
Durée : 1 h 40 min
Année de production : 2014
1/10

Le problème n’est pas de juger les vidéos amateurs qui ont fait le succès de Rémi Gaillard mais la volonté de les retranscrire au cinéma. Il est évident que Rémi Gaillard a su imposer son « talent » sur la toile en nous faisant rire avec des situations courtes toujours plus cocasses les unes que les autres. Si on devait juger son talent à nous faire rire, on serait généreux avec lui. Équipé d’un énorme culot, il a crée des vidéos tellement cultes, vue et revues, qu’aujourd’hui en les revoyant au cinéma, l’effet ne fonctionne plus. Pourquoi ne pas avoir innové?

Car n’attendez pas de nouveaux gags, Rémi Gaillard ne fait que raconter son histoire en jouant sur la nostalgie de son succès. Il va jouer de la dépression pour ne plus faire « n’importe quoi ». Son rôle est risible, tout comme ses potes qui l’accompagne. Jouer le benêt de service ne lui va pas, il est pas du tout convainquant. Mêler un scénario pour pouvoir ressortir en flash-back ses précédents gags fait preuve d’un manque d’investissement. Autant passer au grand écran, comme Jackass ou les 11 commandements pour les petits français, pour se lancer dans du gags encore plus lourds et plus drôles! Rémi Gaillard échoue là où Michaël Youn a cartonné! Si ce n’est pour nous ressortir du « réchauffé » autant rester devant sa chaine youtube.

Rémi faire n’importe quoi, pour devenir n’importe qui. Il refuse de rentrer dans un moule et proclame vouloir être maître de sa bêtise. Il veut rester lui-même, ne cherche pas à devenir un autre, mais en acceptant ce film, on le sent totalement attaché à une production, à remontrer ce qu’il a déjà fait. On se tape du Gaillard amateur pour découvrir même pas 10 minutes de gags « exclusifs » (ramené à 5 si vous avez vu la bande-annonce). Finalement, on sent que le personnage est un bel opportuniste qui veut toujours plus, et cherche à gagner son pognon sans trop se creuser la tête. Ça a fonctionnait avec internet, c’est une catastrophe au cinéma et en tant que spectateur on se sent fortement lésé! Même l’affiche « photoshopé » est de mauvais gout, c’est pour dire!

Qu’il se mette à nu dans une cabine d’ascenseur ou qu’il se déguise en radar pour flasher les flics, c’est bien. Mais on aurait voulu voir autre chose qu’une rétrospective de ses conneries (disponible gratuitement sur la toile) pour cette adaptation cinéma. Avec 2 millions d’euros, le trublion Remi Gaillard fait bien n’importe quoi en nous resservant sa soupe froide sans jamais innover. Pourtant y avait rien de bien complexe à poser sa caméra pour faire des sketchs inédits, au moins pour satisfaire le peu d’admirateur (surtout après une telle purge) qui lui reste.

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