Réalisé par Avec Noémie Merlant, Makita Samba, Lucie ZhangPays: Genres : Drame, Romance Durée : Année de production : |
6/10 |
S’il n’y avait pas le nom de Jacques Audiard au générique, Les Olympiades aurait été reçu bien différemment à Cannes. Présenté en compétition officielle, le film s’efforce à véhiculer une vision utopique d’un monde où tout le monde s’aime au-delà des figures ethniques, sexuelles et professionnelles.
Adapté des BD Les Intrus d’Adrian Tomine et réalisé dans un noir et blanc profond, avec une image contrastée ou atténuée, la couleur de peau des 3 acteurs principaux qu’ils soient caucasiens, noirs ou asiatiques en ressort différemment selon la vision du spectateur. Ici personne n’est désigné par sa couleur de peau, ni pour ses croyances. On aimerait croire à un film d’anticipation mais aujourd’hui la réflexion est toujours d’actualité alors que les protagonistes ne sont à aucun moment définis par leur origine ethnique. Les Olympiades efface sciemment ces frontières-là, sauf quand elles sont vraiment signifiantes au sein des sphères familiales des personnages. On entre ici dans une modernité qui n’existe encore pas.
Le polyamour est aussi une façon de montrer une nouvelle jeunesse, loin des bridages qu’on vécut nos parents élevés dans un schéma plus strict et moins libre. Ainsi Camille couche avec Émilie puis avec Nora qui couche avec Amber. Sur le fil tendu de l’érotisme transformé en amitié puis en amour, le scénario ne s’évertue pas à une enquête ou à trouver un climax dantesque, il ne fait que dresser le portrait d’une culture, d’une classe sociale déterminée, connectée, harcelée, modernisée et de dévoiler la libido et les comportements sexuels de ses héros. Si certains regrets se font ressentir face à un scénario qui reste plat, en surface, l’éventail de la diversité amoureuse enrichi a minima le récit. On n’était pas loin du mauvais film et pourtant quelque chose de positif en ressort ici, dans un monde en pleine transformation des mentalités…
La vision utopique d’Audiard: Vivre, baiser, s’aimer… sans frontières.