Pampa (La) (2024)

Synopsis: Willy et Jojo sont amis d’enfance et ne se quittent jamais. Pour tuer l'ennui, ils s’entraînent à la Pampa, un terrain de motocross. Un soir, Willy découvre le secret de Jojo.

La Pampa

Réalisé par Antoine Chevrollier Avec Sayyid El Alami, Amaury Foucher, Damien Bonnard Pays:  France Genres : Drame, Comédie Durée : 1 h 43 min Année de production : 2025

5/10

Pour son premier long métrage, Antoine Chevrollier nous plonge dans un décor rural et poussiéreux, au cœur de la Pampa, un terrain de moto-cross où la masculinité toxique et la virilité exacerbée règnent en maître. Ce film aborde sans tabou des thèmes complexes tels que les relations familiales difficiles, le cyber-harcèlement et l’homosexualité, offrant une vision tragique des relations humaines.

Étonnamment, Artus, connu pour ses rôles comiques, se glisse dans la peau de Teddy, un coach de motocross refoulant son homosexualité, et réussit à convaincre par son jeu authentique même si minimaliste. Les autres personnages, comme le père de Jojo, incapable d’accepter son fils pour ce qu’il est, et Willy, un jeune homme en devenir exprimant ses frustrations adolescentes par la violence, ne sont pas épargnés par la brutalité omniprésente.

Les scènes dépeignent la vie adolescente de province, oscillant entre rêves intimes et injonctions parentales, entre émois amoureux et désirs secrets. L’essence du film repose sur la singularité des personnages, leur vitalité et leur propre tragédie. La Pampa ne trouve pas son originalité dans sa mise en place narrative, mais dans la foi qu’il accorde à des êtres qui évoluent constamment grâce aux interactions avec les autres.

Toutefois, le film manque parfois d’enjeux, d’obstacles et de péripéties structurantes, ce qui peut donner l’impression d’une certaine lenteur. Le spectateur s’ennuie sur une thématique qui se répète cette année au festival de Cannes, comme si les hétérosexuels étaient exclus de cette thématique pour ne pas réellement les toucher.

Dans cette petite bourgade typiquement française, où tout le monde se côtoie et où les pavillons se ressemblent, les classes sociales sont représentées avec leurs rumeurs et leurs réputations. Il arrive que l’on lève les yeux au ciel lorsque le film va faire des facilités idiotes en affirmant qu’aimer le motocross n’exclut pas d’apprécier aussi l’art contemporain ou les tapisseries médiévales. Ce sentiment atteint son paroxysme lors de la scène où Willy danse au ralenti sur un air de Véronique Sanson, un anachronisme lourd à la Xavier Dolan.

Dans ce monde dominé par la virilité, le patriarcat et les schémas conventionnels, l’homosexualité reste un sujet tabou. La Pampa ne fait pas exception en illustrant cette réalité avec justesse, malgré ses maladresses narratives et son manque d’originalité.