Synopsis:
Réalisé par Avec Emma Stone, Mark Ruffalo, Willem DafoePays: Genres : Science Fiction, Romance, Comédie Durée : Année de production : |
7.25/10 |
Yorgos Lanthimos, le créateur d’OFNI est de retour ! Conte surréaliste, Pauvres Créatures est un film qui fascine autant qu’il dérange. Un cinéma toujours farfelu d’un réalisateur qui impose sa vision en outrepassant les codes conventionnels.
Autour d’un scénario fantasque, le réalisateur compose avec aisance ses images visuellement très réussies et porteuses de multiples messages. À travers l’idée de liberté du corps, du désir féminin et de leur droit de disposer de leur propre corps, Emma Stone incarne un personnage naïf, sans filtre et fascinant, à l’image d’un enfant qui ignore les codes de notre société. Son évolution dans le temps est incroyable et se justifie pleinement avec le twist final autour de sa renaissance.
Très orienté vers le plaisir sexuel, ce qui est un peu déroutant au début, le film prend du sens à chaque fois qu’il dévoile un peu plus de la personnalité de son héroïne. La mise en scène du réalisateur renforce l’étrangeté de l’œuvre sans jamais s’éloigner de ses thématiques abordées autour de la parentalité, la religion, et de la relation entre les hommes et les femmes.
Tous les personnages sont intéressants. Willem Dafoe incarne comme à son habitude la folie incarnant un savant digne de Victor Frankenstein. Son faciès, sa rigueur, lui permet d’être, à la fois, froid, effrayant et attachant. Mark Ruffalo dévoile un personnage aimant, jaloux, drôle et pathétique. Enfin, Emma Stone, pour revenir à elle, mérite bien son Oscar, avec cette femme excentrique, irrévérencieuse, fragile, déterminée, candide, qui découvre le monde extérieur, avec un message féministe bien plus profond que celui de la poupée rose qui a (trop) fait parler d’elle l’année dernière.
Le cinéaste propose une œuvre audacieuse et prenante, un récit initiatique pertinent, philosophique, social, doublée d’une vision esthétique unique. Cela reste un cinéma déroutant, surréaliste, pas toujours accessible, mais la proposition est tellement radicale qu’elle marquera indéniablement le spectateur. Du bon Yorgos !