Réalisé par Avec Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli LannersPays: Genres : Drame, Comédie Durée : Année de production : |
7/10 |
La réalité des conditions de vie d’un paysan est particulière, parfois cruelle et injuste. Inspiré des épisodes de panique liés à l’épidémie de la vache folle ou à celle de la fièvre aphteuse, le film met en exergue les difficultés d’un agriculteur qui vit à travers son troupeau de vache, autant animé pour l’amour de ses bêtes que par la valeur marchande de ces dernières.
L’ambiance est très juste, le tic-tac des machines à traire nous rappelle le temps qui passe et l’angoisse qui emboite le pas d’un personnage sous pression qui s’engage dans le mensonge. Solitaire et peu aidé, Pierre cherche à tout contrôler, luttant seul contre la propagation d’un mal invisible qui suscite chez lui une véritable obsession, qui va alors déteindre sur lui. La métaphore des tâches dans son dos parle d’elle-même.
Le réalisateur, Hubert Charuel, issu d’une famille d’agriculteurs champenois, développe son film avec une forte réalité, n’oubliant jamais sa mise en scène tournée vers le thriller psychologique. Entre paranoïa et déni, le paysan se laisse rapidement envahir par les inquiétudes et nous sommes au final, nous spectateur, assez proche de ses peurs. Que se passera-t-il pour lui si on élimine son troupeau, sa passion, sa vie! Abattre par mesure de précaution c’est compréhensible, mais quand le doute subsiste pourquoi tuer! Ici le doute n’est pas permis, une précaution d’utilité publique afin d’éviter les horreurs du passé tel Creutzfeldt-Jakob.
L’acteur est criant de sincérité. Les dialogues sont subtils et remplis d’humour. Cependant, le reproche majeur de l’intrigue est de ne pas aller pleinement dans le drame. On reste sur notre faim, face à une conclusion un peu fade, pourtant l’ambiance et le décor était globalement bien planté. Seul avec ses vaches, il y avait de quoi développer une séquence finale plus viscérale et marquante.