Réalisé par Avec Johan Heldenbergh, Matthias Jacquin, Mallory WanecquesPays: Genres : Drame, Comédie Durée : Année de production : |
6.5/10 |
Jouant avec les codes du documentaire, la comédie dramatique s’ouvre sur une succession d’essais réalisés par les jeunes comédiens devant le faux metteur en scène, Johan Heldenbergh, celui-ci ayant décidé de choisir « les pires » pour son projet. Les insultes ont remplacé les politesses, un simple crop-top suffit à transformer une ado en salope et si le constat est noir, le portrait dressé ici est rayonnant, porté par l’énergie d’une troupe de gamins cabossés par les aléas de l’existence, enfermés dans le schéma dramatique du harcèlement et des violences silencieuses.
Film social, la structure du film dans le film devient assez vite prenant face à des acteurs qui sont face à la dure réalité de la vie. Incarnant les émotions de la vie ou du cinéma, Les pires va tourmenter ses acteurs venus d’une région et d’un quartier souvent stéréotypés, appauvris mais pourtant réels. Critique de ce qui se fait au cinéma, la mise en scène montre le contrechamp mettant en avant les dessous des productions avec ces moments de complicité mais aussi de tension.
L’authenticité des personnages est émise par le fait que l’ont ne sait jamais si les acteurs jouent leur propre rôle ou non. En regardant ces « pauvres » gosses, on pense indéniablement aux destins brisés des acteurs tels que Dylan Robert (Shéhérazade) ou Gérald Thomassin (Le petit criminel). Activés par le (faux) réalisateur, les acteurs sont très souvent « drivés » jusqu’à ce que ce dernier s’éclipse petit à petit pour laisser place à la fiction. Ainsi on ressent les difficultés de tournage jusqu’à arriver au but recherché en offrant au spectateur de multiples émotions entre amour, haine, tristesse et joie.
Méditation sociale et maline des rouages du cinéma à travers le jeu excellent d’enfants bosselés. Pas grandiose mais intéressant.