Planète des singes (La) (1968)

Synopsis: Égaré dans l'espace-temps, un engin spatial américain s'écrase en 3978 sur une planète inconnue. Les astronautes Taylor, Landon et Dodge découvrent que les hommes primitifs de cette planète mystérieuse sont placés sous le joug de singes très évolués...

 

La Planète des singes

Réalisé par Franklin J. Schaffner

Avec Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter
Pays:  États-Unis
Genres : Aventure, Mystère, Science Fiction
Durée : 1 h 52 min
Année de production : 1968
10/10

Première adaptation du livre de Pierre Boule, La Planète des singes de Franklin J. Schaffner demeure un chef-d’œuvre incontestable de la science-fiction et s’impose comme l’une des meilleures appropriations littéraires du genre.

Le film brille tant par sa réalisation technique que par la profondeur de sa portée philosophique. En inversant le concept de l’évolution darwinienne, il nous plonge dans un monde futuriste où les règles de la civilisation sont renversées. Dès les premières scènes, le spectateur est immergé dans une planète aride et mystérieuse, avec une atmosphère oppressante qui laisse peu de place à l’espoir. Les singes, symboles d’une nouvelle hiérarchie sociale, apparaissent progressivement, établissant une société où l’être humain n’est plus qu’un jouet à leurs yeux. L’homme y est réduit à une condition inférieure, incapable de penser ou de raisonner selon les singes. Ce retournement de situation remet en question le traitement réservé aux animaux dans notre propre société, en inversant les rôles de manière troublante.

Les différentes espèces de singes sont clairement hiérarchisées : les orangs-outans représentent les politiciens, les chimpanzés les scientifiques et les gorilles les forces militaires. Cette structure sociale est immédiatement reconnaissable par les traits et les costumes distinctifs de chaque espèce. Taylor, l’astronaute incarné par Charlton Heston, se lie d’amitié avec les chimpanzés, qui apparaissent comme les plus ouverts à la compréhension de l’humain. Les dialogues entre ces deux mondes inconnus apportent une profondeur inédite au récit. Chaque espèce cherche à découvrir sa propre vérité, bien qu’elle soit difficile à accepter car elle remet en question les croyances religieuses et l’évolution des singes, tout en renvoyant à notre propre histoire.

Charlton Heston porte le film sur ses épaules avec force. Ses premières paroles, adressées aux singes, sont un choc à la fois pour lui et pour les primates qui découvrent le premier homme capable de parler. Si Heston n’est pas toujours convaincant, notamment dans les moments où il mime la perte de sa voix ou adopte un rire presque démoniaque au début, son interprétation reste puissante. Il incarne l’ultime représentant de l’humanité moderne, qui doit, par tous les moyens, démontrer sa valeur. Le duo formé par Cornelius (Roddy McDowall) et Zira (Kim Hunter) apporte une touche d’humanité aux personnages simiesques. Leurs interactions sont empreintes d’une réelle complicité et d’un humanisme touchant, rendant les deux espèces, malgré leurs déviances respectives, aussi captivantes l’une que l’autre.

Les maquillages des singes sont stupéfiants et confère aux personnages une authenticité troublante. Les expressions faciales des singes, notamment celles des yeux et de la bouche, sont superbement rendues à l’écran, donnant vie aux personnages de manière convaincante. Les yeux de Zira, en particulier, véhiculent souvent plus d’émotion que les mots.

La musique de Jerry Goldsmith, d’une grande efficacité, accentue l’ambiance singulière du film. Avec ses sonorités primitives et parfois animales, elle illustre à merveille l’univers simiesque et contribue à renforcer l’immersion.

Sans offrir d’espoir quant à l’avenir de l’humanité, La Planète des singes s’avère profondément pessimiste. Le film ne cherche pas à proposer une échappatoire au destin tragique des hommes, mais plutôt à comprendre cette fatalité. Porté par un scénario inventif et une réalisation magistrale, il reste une œuvre cinématographique riche et captivante, qui ne cesse de fasciner, même après de nombreuses visions.

 

 

 

 

 

BILAN

La Planète des singes (1968)10/10
Le Secret de la planète des singes (1970)5/10
Les Évadés de la planète des singes (1971)7.75/10
La conquête de la planète des singes (1972)6.75/10
La bataille de la planète des singes (1973)6/10
La planète des singes (2001)7.75/10
La planète des singes: les origines (2011)8.5/10
La planète des singes: l’affrontement (2014)8.75/10
La planète des singes: suprématie (2017) – 9/10

Une saga pas toujours égale niveau qualitatif, monté en un temps record, toujours divertissante dans l’exploitation du devenir de l’homme et qui exploite à fond ses personnages principaux simiesques. La série et le remake resteront dans cette ligne conductrice pour laisser place à trois reprises nouvelles génération de qualité. Avé Caesar!

1 thought on “Planète des singes (La) (1968)

  1. Le début m’a impressionné en regardant le film a la télévision, les effets sont impressionnants surtout sur le maquillage des singes. La note que vous avez mise pour ce film est raisonnable. Je ne pensais pas que les films anciens de ce type me plairaient.

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