Réalisé par Avec Manon Schaap, Antoine Pirotte, Françoise LebrunPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
1.5/10 |
Que dire. Un prince désordonne le public qui semble ne plus tenir en place sur son siège. Alors que le film se déroulait, la salle elle se vidait. Un prince est une utopie décourageante, à travers des jardins botaniques qui va accueillir l’amour. Que de poésie me dira-t-on? Mais quand cela est mis en scène de façon aussi rugueuse, la magie n’opère pas. En effet, on s’avoue déjà bien abattu avec une mise en place longue et un rythme contemplatif bien chiant. Mais dès lors où le traitement de l’homosexualité passe par des relations entre octogénaires avec un voyeurisme assez repoussant, réellement on peut comprendre que la porte de sortie soit une des meilleures manières de conclure le film.
Le but est de gentiment choquer un public indigné pas toujours prêt à voir des roulages de pelle de vieux libidineux qui embrasse goulument un jeune mineur apprenti. Les parties à trois sont fades, grasses, poilues et ne vont jamais positivement vers la cause des homosexuels, déjà qu’elle fait débat sur grand écran quand elle est discrète et sensuelle. Sans parler du gros plan d’un anulingus sur toile totalement gratuit ou de verge qui n’apporte rien à la construction du film. A travers un scénario vide, avec ses plans monstrueusement lents et inutiles, on cherche encore la volonté ou le message de mettre autant d’ambition dans une telle œuvre et encore plus la distinction avec le prix SACD décerné par la Quinzaine.
Mais, car il y a un mais. Rien que de voir ça à Cannes c’est énorme, merci la Quinzaine des Cinéastes, un souvenir impérissable comme certains films « polémique » tel que The Slut en 2011 avec la dégustation d’une capote perdue issue d’un viol. C’est du grand n’importe quoi mais au moins on est marqué par l’essai avec sa voix off (presque) drôle et sans retenue. D’ailleurs on ne comprend pas comment Mathieu Amalric a pu prêter sa voix sur une telle bouse dont le malaisant passage où papi se souvient de l’odeur de la pisse des slips de son père car ça lui rappelle la bite grossissante de ce dernier lorsqu’il prenait son bain avec. Enfin, quoi penser de ce sexe à 8 glands: « l’octo-bite » ? Certains rient jaune, d’autres pas.
Très frontal et nourri de plans fixes, Un Prince est une désillusion constante autour d’un groupe de chasseur et de botaniste qui se retrouve pour manger et cultiver… le mauvais gout. Un film qui renforce la culture, à défaut de ne pas toujours la comprendre.