Prometheus (2012)

Prometheus

Réalisé par Ridley Scott

Avec Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron
Pays:  Royaume-Uni,   États-Unis
Genres : Aventure, Mystère, Science Fiction
Durée : 2 h 04 min
Année de production : 2012
6.75/10

Prometheus est indéniablement lié à l’univers de Alien. Même si le film ne s’affiche pas ouvertement comme une préquelle, il n’en reste pas moins qu’il explore les origines de la créature iconique et du mystérieux « Space Jockey » du premier film. Ridley Scott revient à ses racines de science-fiction en plongeant les spectateurs dans un environnement visuel marqué par l’influence de Hans Ruedi Giger, créant un monde inquiétant et viscéral qui évoque immédiatement l’atmosphère sombre et organique de Alien.

Le film s’aventure sur un terrain plus philosophique, posant des questions existentielles sur l’humanité : « Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Qui nous a créés ? ». Les thématiques explorées, bien qu’ambitieuses, laissent souvent les spectateurs plus perplexes qu’éclairés. Au lieu de fournir des réponses claires, Prometheus multiplie les questions, parfois aux dépens de la cohérence narrative. Par exemple, le fait que des hommes de l’ère préhistorique puissent avoir dessiné une carte stellaire, ou le suicide du Space Jockey avec un mystérieux dolpirane dès le début, sont des éléments qui ne trouvent jamais d’explications satisfaisantes. Ces incohérences sont symptomatiques du scénario signé Damon Lindelof, connu pour sa capacité à ouvrir des pistes narratives intrigantes sans les résoudre, comme dans la série Lost.

L’intrigue, bien qu’engageante, semble souvent se diluer dans ses propres ambitions. Le mystère du Space Jockey et la genèse des créatures meurtrières deviennent secondaires face à des thèmes comme l’immortalité, la création et la destruction. Les mutations qui mènent à la création de la créature que l’on reconnaîtra plus tard comme le xénomorphe sont fascinantes, mais parfois trop complexes ou trop peu développées pour être pleinement satisfaisantes. L’impact émotionnel et narratif est atténué par une conclusion qui donne l’impression d’un « tout ça pour ça », laissant les spectateurs frustrés plutôt que captivés.

Sur le plan des personnages, les performances sont inégales. Michael Fassbender brille dans le rôle de David, l’androïde, dont l’attitude froide et intrigante capte l’attention à chaque apparition. Son interprétation est empreinte d’une étrangeté qui évoque à la fois une fascination pour l’humanité et une indifférence troublante à son égard. Noomi Rapace, dans le rôle du Dr. Shaw, surprend agréablement. Si son personnage est parfois confronté à des situations extrêmes – comme la fameuse scène de l’accouchement césarien – son jeu reste crédible et apporte une intensité bienvenue. En revanche, les personnages de Guy Pearce et Charlize Theron souffrent d’un manque de profondeur. Le maquillage de Pearce, exagérément vieilli, distrait plus qu’il ne renforce son interprétation, tandis que le rôle de Theron semble sous-exploité, manquant d’une véritable consistance narrative.

La bande sonore de Marc Streitenfeld, efficace et immersive, renforce l’ambiance de science-fiction, même si elle n’atteint pas le niveau d’inventivité des partitions de Jerry Goldsmith pour Alien. Elle parvient toutefois à capter l’essence du mystère et du danger planant sur le film.

Visuellement, Prometheus est impressionnant. Les décors, les costumes et les effets spéciaux créent un univers à la fois familier et étranger, invitant le spectateur à plonger dans un monde qui, tout en évoquant celui de Alien, possède ses propres spécificités esthétiques. Les séquences se déroulant sur la planète LV-223 offrent un dépaysement total, avec un rendu à la fois réaliste et fantastique qui contribue à renforcer l’atmosphère du film.

Prometheus est un film de science-fiction ambitieux qui, malgré ses défauts, mérite l’attention pour ses idées audacieuses et son exploration des thèmes existentiels. Bien qu’il pose plus de questions qu’il ne fournit de réponses, il ouvre des pistes intéressantes pour le développement de l’univers Alien, tout en offrant des moments de suspense et de terreur viscérale. Si Ridley Scott a clairement ouvert la voie à de nouvelles explorations, on espère que les futures suites sauront creuser davantage les mystères introduits, tout en consolidant les fondations posées par ce film.

 

Petit clin d’oeil au film Sunshine: A la fin de Prometheus quand celui qui va s’écraser contre le Derelict pour l’empêcher de partir vers la terre, un des pilotes dit à l’asiatique : « N’oublie pas de mettre les écrans de protections cette fois ». Pour ceux qui on pas compris, l’asiatique est l’acteur qui oublie de programmer le panneau solaire dans le film Sunshine.

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