(Evil toon) |
Réalisé par Avec David Carradine, Monique Gabrielle, Arte JohnsonPays: Genres : Comédie, Horreur, Erotique Durée : Année de production : |
3.25/10 |
Le postulat de base est plutôt alléchant mais avec son budget de 140000$ fallait pas s’attendre à un grand film. Vendu comme la confrontation entre Evil dead et Qui veut la peau de Roger Rabbit, cette série B est réduite à montrer quelques nichons et à dévoiler du cartoon, mais assurément bien loin des univers de Zemeckis ou de Raimi. Cela dit, le réalisateur Fred Olen Ray, qui possède une filmographie cohérente du cinéma bis, entre horreur et sexploitation, assume pleinement son travail et semble prendre plaisir à le faire. Et diriger ses acteurs ou tenter de les rendre moins ridicules ne semble pas être sa préoccupation première, tant que son idée scénaristique se couche sur de la pellicule.
Evil Toon est assez pauvre même si sympathique au premier abord et heureusement que le film ne dure finalement qu’une heure et quart. L’ambiance est détendue entre érotisme très léger se résumant à des « seins animés » et du toons trop fâcheusement absents. En effet, seule une unique scène fait apparaitre un loup animé, rappelant vaguement celui de Tex Avery et … c’est tout. Frustré de voir que le titre ne se résume qu’à un unique personnage, savoureusement mais rapidement animé. Il est fort dommage que d’autres monstres cartoonesque du livre n’apparaissent pas dans le film, qui l’aurait rendu bien plus distrayant.
Du côté des filles, leurs interprétations sont totalement ratées. Sans parler du striptease totalement gratuit de l’une d’entre elles. Amatrices et peu conscientes de la mise en scène, leurs réactions sont totalement débiles. Le cliché des groupes qui se divisent existe bel et bien et on se bidonne quand deux d’entre elles se sauvent chercher un téléphone au lieu d’aider leur copine en proie du toon qui a pris l’apparence de la nymphomane, histoire de mieux gérer le maigre budget du film. Et sa conviction à attaquer ses copines avec son dentier hideux en déchirant leur tee-shirt n’est pas une grande menace, on se dit qu’il ne serait pas compliqué de la repousser. Mais on appréciera cette époque où actrices de porno, de gore et de slasher se côtoyaient allègrement pour réaliser les fantasmes passionnés de réalisateurs de série B à Z sans nécessairement faire sourciller les spectateurs.
David Carradine rejoindra le casting pour cabotiner dans un personnage revenu de l’au-delà sans qu’on y comprenne les raisons. Et, Dick Miller souvent vu chez Joe Dante, viendra faire ses petites apparitions pour venir reluquer le cul des demoiselles et venir sortir la seule punchline drôle du film en se voyant lui-même dans un film à la TV, 33 ans plus tôt. Destinés au circuit des salles de quartier US, Evil Toon arrive au-delà des salles obscures jusque dans nos lecteurs DVD français, on peut donc dire que le défi est partiellement réussi.
Fantaisiste et léger, Evil Toon provoque une sensation prédominante de vide. L’amateurisme des actrices rend les meurtres nanaresques. L’insertion du toon est l’unique bonne surprise mais elle ne durera que quelques secondes, un film qui aurait gagné en qualité en étant beaucoup plus graphique.
Connu sous le nom de Evil Toon pour les connaisseurs (Benoit Rebolj)
Jacques Marchi liked this on Facebook.