Synopsis:
Réalisé par Avec Romain Duris, Paul Kircher, Adèle ExarchopoulosPays: Genres : Science Fiction, Aventure, Drame, Mystère Durée : Année de production : |
6/10 |
Présenté au festival de Cannes dans la sélection Un certain Regard, Le Règne Animal est une œuvre qui tient globalement ses promesses en étant relativement originale dans sa structure avec une ouverture à la réflexion intéressante.
Le scénario propose une multitude de lecture en adoptant un contexte fantastique. Le réalisateur propose d’éveiller notre sensibilité à la nature et aux hommes qui la détruisent. On peut ainsi lire une réflexion sur la différence, la discrimination, avec la cohabitation difficile de créatures qui sont, paradoxalement, à la fois animale et humaine. Cependant, la question politique du traitement des mutants n’est ici pas suffisamment creusée. Les bestioles sont rapidement positionnées dans une certaine normalité, faisant basculer le film dans une sorte de banalité, sans que le spectateur se pose la question sur l’origine et la finalité de ces mutations. La vision des animaux aurait mérité un peu plus d’approfondissement, on aurait aimé que le réalisateur murmure à l’oreille des bêtes pour en connaître véritablement leur préoccupation psychologique. La tentative d’immersion vers l’oiseau était pourtant louable et aurait dû se multiplier vers d’autres créatures… dont la mère de famille. La plupart des conflits entre les créatures et les humains sont vite évacués, délaissant les tensions sous-jacentes.
Le scénario cède parfois à quelques facilités avec un message écologique pas toujours subtil. Le rapport entre Romain Duris et son fils a du mal à s’installer sur son introduction, mais se construit petit-à-petit, pour laisser au spectateur, sur le dernier acte libérateur, un visage paternel terriblement émouvant.
Aidé par un remarquable thème musical, Le Règne Animal adopte un ton divertissant alliant le drame, le conte, le thriller et l’individu. Mais le résultat est un peu trop plat et aurait mérité une véritable remise en question de notre propre nature. De plus, on peut se questionner, après la pandémie de 2019, vers quelle possible mutation l’humain peut-il être exposé ?
Un film qui a du potentiel avec ses multiples thématiques. Louable dans sa structure, monotone dans sa mise en scène, le film aurait gagné en qualité avec quelques petits ajustements.