Réalisé par Avec Adèle Exarchopoulos, Alexandre Perrier, Mara TaquinPays: Genres : Comédie dramatique Durée : Année de production : |
5/10 |
Rien à foutre, premier long-métrage d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, est un film pas inintéressant sur l’univers des compagnies aériennes low-cost. Adèle Exarchopoulos, se jette avec instinct et appétit dans l’aventure, entourée de véritables membres du personnel navigant à l’image du récent Ouistreham. Cependant, ce premier film passe un peu à côté de la puissance qu’il aurait dû avoir, avec, au final, une histoire de jeunesse à travers un premier job sans que le climax prenne une grande ampleur.
Être hôtesse de l’air n’est pas évident. Décalés dans les fuseaux horaires, dépossédés de leurs habitations principales, les agents de l’air ne doivent avoir aucune attache ou un fonctionnement de vie de famille différent. Ici, rien n’est insurmontable. Adèle Exarchopoulos, brillante, pulpeuse et vrai, jouera sa jeunesse à l’écran, entre rigueur dans son job et grosse fiesta le soir! Finalement, les réalisateurs décrivent cette nouvelle jeunesse, pas si éloigné de la notre non plus… ce qui est enfin rassurant! Si l’on peut comprendre cette envie d’un cinéma du réel, qui laisse la place à de l’improvisation, Rien à foutre pâtit de cette absence de construction. De plus, on cherche à comprendre l’intérêt de l’histoire de la mère décédée qui n’a aucune utilité dans l’intrigue si ce n’est de rapprocher Cassandre de son père durant un instant. Et clôturer le dossier en ne poussant pas plus l’enquête, faute à une voiture qui a disparu, atténue tout intérêt du spectateur pour cette phase de film. Un acte assez inutile qui n’aura aucun impact sur l’avancée professionnelle de la jeune fille dont les émotions restent étouffés derrière le masque de son beau sourire.
Reste une mise en scène énergique et électrisante, où l’on découvre cette Cassandre désabusée par cette vie sans repères, avec un job qu’elle aime mais aux conditions particulières. Adèle Exarchopoulos est ici franche, drôle et souriante, la « pote » qu’on adorerait avoir pour aller boire un coup ou refaire le monde entre deux verres de vodka!
Un film humain qui évite le drame social lourd. Rien à foutre prête juste attention à ces filles de passage, pas forcément malheureuses, mais qu’on oublie facilement au détour d’un couloir d’aéroport. Bien qu’avec Adèle, ça serait difficile!