Réalisé par Avec Gérard Depardieu, Déborah Lukumuena, Megan NorthamPays: Genres : Comedie dramatique Durée : Année de production : |
| 5/10 |
Quand Gérard Depardieu fait du Gérard Depardieu. On se croirait dans une autobiographie de l’acteur, ce personnage râleur, gros, gueulard mais véritable. Usé, fatigué, Gérard en impose par sa stature mais les limites de son corps dévoilent une faiblesse qui nous attache au personnage. Il va rencontrer son garde du « corps », Aïssa, femme à l’envergure identique que son client, qui n’attend que d’ouvrir ses bras pour trouver l’amour. C’est cette cohabitation très professionnelle que montre Robuste, sans faire de mystère.
A partir de ce postulat, le film n’évolue guère, nous laissant à l’observation de ces deux personnages réunis. L’un jouant son propre rôle sans divulguer autre chose que ce que l’on sait déjà de lui. Georges s’abreuve et se nourrit jusqu’à saturation, ronchonne à tout bout de champ, vit à l’excès, plante ses producteurs américains, accepte à contrecœur un tournage pour rembourser ses dettes. Quand au personnage d’Aïssa, il est appauvrit par son temps à l’image diminué. Ménageant ainsi sa star, Robuste qui ne l’est finalement pas, rate totalement son récit d’émancipation féminine. Un regard cependant détourné sur l’obésité et les relations sociales rend le film pas totalement inintéressant dont cette scène remarquable et interrogative de Gérard face à ses poissons abyssal.
Enfin, il est dommage que la fin se termine sur un beau monologue de « Danton » sans offrir une vraie conclusion dans la relation avec sa « bodyguard ». On attend pourtant souvent dans le film de voir un passage qui nous cueille mais le film ratera autant son épilogue que son prologue. Petite note positive sur la musique aux tonalités énigmatiques (cf. Youth).
Un récit qui se concentre sur deux âmes solitudes dont la « beauté difforme » sous-jacente aurait mérité un peu plus de profondeur.
