Réalisé par Avec Alexandra Daddario, Dwayne Johnson, Carla GuginoPays: Genres : Action, Drame, Thriller Durée : Année de production : |
7.5/10 |
À Hollywood on n’a pas d’idée mais on a de l’argent. Après Le Jour d’Après et 2012, on peut dire qu’il est difficile de passer derrière Roland Emmerich. Que l’on soit regardant ou non sur son travail, en terme de film catastrophe, le réalisateur allemand a relativement fait le tour de la question et a démoli pas mal de villes entières au travers de différentes catastrophes qu’elles soient naturelles ou extraterrestres.
San Andreas reprendra le même principe de film catastrophe sans innover. La scène d’introduction amène son lot de tensions et en terme d’images et de photographie c’est quand même bien jolie. Bon… certes on fermera les yeux sur l’improbabilité d’un hélicoptère qui s’engouffre dans une faille face à ses propres turbulences, alors qu’il aurait fallu une corde de deux mètres de plus pour arriver au même résultat sans risque de tuer tout l’équipage. Mais le spectaculaire est de mise et on en a pour notre argent de ce coté là.
Avec un tel genre de film, on ne cherche pas non plus une grande histoire. Le but est de se divertir et ça fonctionne pas mal. Destruction massive, effets spéciaux à outrance et effets sonores tonitruants, le film se rapproche plus d’une attraction pop corn que d’un film qui mérite réflexion. Nous avons le droit a des immeubles qui tombent, des incendies ardents, des failles béantes, enfin tout ce qui avait fait le succès de 2012. Quant à la vague qui ravagera la ville, on se souviendra de l’exploit numérique du Jour d’Après qui date déjà de 2004! Donc pas de grandes nouveautés de ce coté-là si ce n’est de toujours vouloir faire plus en terme de destruction! Les images apocalyptiques ont l’avantage de nous projeter dans une situation qu’on pense souvent très loin de notre réalité et qui pourtant peut nous arriver du jour au lendemain. Le film se situant sur la côte ouest des États-Unis n’est pas sans nous rappeler la catastrophe de 1906 qui avait ravagée 80% de la ville de San Francisco.
Malheureusement, le schéma narratif est une pâle copie de 2012, avec la recomposition d’une famille qui cherche désespérément à rester uni face à une Terre qui se déchaine. Leur histoire est cousue de fil blanc, dès le départ on sait pertinemment que ce couple en instance de divorce ressortira de cette épreuve soudé et réuni. Le film tombe inévitablement dans une histoire de famille, au dépit d’un jeu de sauvetage à échelle humaine. Pilote d’avion, d’hélicoptère, de bateau, de 4×4, notre héros est l’homme de la situation, c’est le Superman de San Andreas! Même quand sa mission est de sauver sa famille, il en profite pour sauver des pauvres victimes sur son passage, histoire de s’occuper un peu – ça en devient irritant!
Si on ne déteste pas totalement le film qui a la volonté de nous secouer dans tout les sens, c’est aussi grâce à son casting. Entre la magnifique Carla Guigno, l’intouchable Dwayne Johnson et la sexy Alexandra « big boobs » Daddario, on ne peut qu’être ravi de leur présence, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons pour chacun d’eux. Super Dwayne nous étonne plus. Paul Giamatti complétera avec succès ce casting. Seul Ioan Gruffudd (le beau-père) sera vite oublié et Hugo Johnstone-Burt (le petit copain) aurait mérité de prendre une grosse pierre sur la tronche dès le début, ça nous aurait éviter de se balader avec un boulet tout le long du film.
Même si on ferme pas mal les yeux sur les actes héroïques, il n’empêche que le drapeau US déployé au ralenti sur le Golden Gate n’est très subtile. Pourtant souvent critiqué, le drapeau flottant qui trône sur le pays de l’Oncle Sam ne m’a jamais dérangé. Mais là, c’est franchement pas modéré, on ne peut que s’esclaffer face au tableau. Tout comme, sur la scène finale, les journalistes qui montrent des familles se retrouvant et qui s’émerveillent de voir que la catastrophe les a rapprochées alors le chaos total est permanent! Le genre de commentaires immorales que l’on est sur de ne jamais entendre, quand on sait que derrière il y a eu des milliers de morts! D’ailleurs dans cette catastrophe aseptisée, on n’y verra aucun corps, les morts subites des populations resteront massives mais jamais insistantes.
Entre San Francisco et Los Angeles, l’Amérique est ébranlée. San Andreas s’engouffre dans la faille du sensationnel. A la limite du cinéma d’attraction, les séquences de destructions et de sauvetages sont souvent impressionnantes, projetant totalement le spectateur au creux de l’action. Malheureusement, le coté pathos gluant et les situations improbables n’aide pas à rendre le film très sagace.
Revu en 2024: +2