Sister Midnight (2024)

 

Synopsis: Mariage arrangé à Mumbai : l’homme est flasque et veule, la femme, une fois arrivée dans le taudis conjugal, assume une misanthropie ordurière, d’une rare verdeur. Coincée dans l’enfer du couple, Uma se transforme en une figure inquiétante sans états d’âme, donnant libre cours à ses pulsions féroces.

 

Sister Midnight

Réalisé par Karan Kandhari

Avec Radhika Apte, Ashok Pathak, Chhaya Kadam
Pays:  Inde,   Suède,   Royaume-Uni
Genres : Comédie, Horreur
Durée : 1 h 50 min
Année de production : 2024
4.5/10

Sister Midnight réalisé par Karan Kandhari, se présente comme un hybride cinématographique qui mélange les genres avec une certaine désinvolture. Le film semble s’inspirer des univers de Wes Anderson et Aki Kaurismäki, offrant une série de vignettes burlesques et quasi mutiques. Cependant, ce mélange hétéroclite laisse parfois le spectateur perplexe quant à la direction globale de l’œuvre.

La première moitié du film est réussie dans la présentation des personnages et de leurs sensibilités. On y découvre Uma, une femme de caractère et de tempérament, forcée dans un mariage et une vie d’épouse au foyer dans un bidonville bruyant de Bombay.

Cependant, à mesure que l’ennui d’Uma se transforme en une crise existentielle et une métamorphose profonde, le film prend un tournant burlesque et parfois chaotique. Les événements deviennent de plus en plus extravagants, avec des éléments fantastiques qui peuvent sembler incohérents. Par exemple, la scène où le mari mort est découpé et donné aux chèvres, pour ensuite réapparaître bandé et brûlé, défie la logique narrative et peut dérouter le spectateur.

Le recours au stop-motion pour représenter des animaux comme les chèvres et les oiseaux ajoute une touche d’originalité, bien que cet effet ne semble pas être à sa place dans un tel film. Les coupures soudaines au montage, qui nous transportent d’une scène à l’autre sans transition fluide, accentuent le caractère fragmenté du récit. Cette technique, si elle est intentionnelle, participe au sentiment de confusion et de manque de cohérence dans la narration.

Oscillant entre comédie noire, voyage initiatique et film fantastique, cette approche originale peut séduire par sa singularité, mais elle peut aussi donner l’impression que le film a du mal à trouver sa propre direction.

Sister Midnight est une œuvre intrigante. Le portrait saisissant de la femme dans une Bombay haut en couleurs, dessiné par Kandhari, est à la fois surprenant et chaotique. Ce mélange de genres, bien que parfois maladroit, offre une expérience burlesque qui côtoie le dramatique de manière inattendue.

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