Synopsis:
Réalisé par Avec Hugh Jackman, Zen McGrath, Vanessa KirbyPays: Genres : Drame Durée : Année de production : |
7.5/10 |
Après avoir traité la vieillesse et la maladie d’Alzheimer avec The Father, Florian Zeller revient dans une œuvre intime sur l’adolescence et la dépression avec The Son. Adapté d’une de ses illustres pièces de théâtre, domaine où il a fortement brillé en tant que dramaturge, le film exploite avec tact et délicatesse la jeunesse à travers une famille recomposée.
Avec une réalisation plus standard et moins ambitieuse que son précédent film, le réalisateur décide ici de poser sa caméra avec des dialogues mesurés. Les parents interprétés par Laura Dern et Hugh Jackman sont justes dans leur émotion. La confrontation du père et du fils est intense. Progressivement, se révèlent discrètement les détails comportementaux du fils, parsemé d’éléments psychologiques et physiques. The Son pointe les difficultés d’une famille fracturée, qui tente tant bien que mal de se reconstruire. Une difficulté à quatre niveaux : celle du père, de la mère, du fils, et de la nouvelle compagne. Un père, Peter, qui jongle entre son travail exigeant, son fils et sa nouvelle vie familiale. Une mère, Kate, totalement démunie face à la dégradation de sa relation avec son fils. Seul le point de vue de la belle-mère, Beth, reste trop en retrait et aurait mérité d’apporter une vision extérieure. Le parti-pris de confronter Peter à son père pour faire ensuite le parallèle avec son propre fils est assez grossier dans son insertion, mais permet de comprendre un des propos du film : on est le fruit de notre éducation et qu’on le veuille ou non, on reproduit inconsciemment les erreurs de nos prédécesseurs.
À la fois déchirante et évocatrice, la séquence de la prise de décisions de la sortie du fils de l’hôpital psychiatrique reste le moment clé et mémorable du film. Le pouls de cette pathologie si dure à déceler qu’est la dépression est fourbe, discrète est parfaitement rendu. Le spectateur est tiraillé par une décision cruciale à l’instar des parents. On est totalement déchiré et partagé entre l’avis du médecin et des parents. Le fils interprété par Zen McGrath, jusqu’ici un peu en retrait, va alors dévoiler une interprétation juste et terriblement efficace. The Son reste un film poignant, même si on regrette que la mise en scène, agrémentée de quelques flash-back, reste quelque peu trop linéaire.
The Son émerveille, émeut, interpelle et déchire le cœur. Même si pas au niveau de The Father, Florian Zeller est un réalisateur à suivre sur ses futures œuvres.