Réalisé par Avec Tsilla Chelton, Isabelle Nanty, Catherine JacobPays: Genres : Comédie, Drame Durée : Année de production : |
7.5/10 |
Rire de la méchanceté, c’est possible et quand c’est orchestré par une vieille peau de 82 ans, nos zygomatiques se réjouissent de s’animer face à la cruauté et le cynisme inattendu d’un tel personnage. Œuvre culte d’Etienne Chatillez, le réalisateur se saisit de nouveau d’une thématique qu’il connaît bien autour de la comédie familiale et sociale. C’est à travers la solitude d’une personne âgée et du caractère aigri qui en résulte qu’il va construire sa comédie, dévoilant toute la véracité d’une personne en fin de vie. Et quand on a connu une grand-mère qui perd la tête, on s’identifie rapidement à de telles situations cocasses et agaçantes.
Profiteuse, méchante et irrespectueuse, Tatie Danielle est magistralement interprétée par Tsilla Chelton. Accessoirisée par un bon casting avec une extraordinaire Catherine Jacob, on rigole souvent d’une situation qui dégénère. Mais c’est sans compter sur le caractère bien trempé d’Isabelle Nanty, qui ne va pas se laisser faire, jouant de subterfuge et de complicité, que les personnages vont gagner en profondeur. L’écriture du personnage est habile et on adore détester cette mamie tyrannique jusqu’à vouloir la voir mourir, même si son gros cœur n’est finalement pas tant enfouie dans son aigreur. Le gros reproche qu’on fera à Chatillez, comme c’était déjà le cas sur son précédent film, c’est de ne pas arriver à finir ses films. On a l’impression d’avoir une conclusion un peu bâclée, sans émotion, avec un générique qui tombe un peu sans que nous ayons une réelle conclusion autour d’un personnage qu’on a appris à aimer tout autant qu’à détester.
Devenu un grand classique intemporel du cinéma populaire français, Chatillez analyse notre société vieillissante à travers des situations très communes et parfois son contraire, à savoir improbables, avec un regard amusé et décalé.