Réalisé par Avec Taron Egerton, Nikita Efremov, Sofia LebedevaPays: Genres : Thriller, Histoire, Drame Durée : Année de production : |
| 8/10 |
Si tout le monde a joué à Tetris, peu de gens hors du monde des jeux vidéo en connaissent l’histoire. Alors que nous avons passé des heures à empiler des briques de couleurs pour le divertissement, la distribution du jeu longue et fastidieuse est une tout autre histoire. Qui aurait pu penser à tant d’embuches pour avoir les droits du jeu Tetris?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le film ne se focalise pas sur la création technique du jeu culte mais plus sur sa distribution à travers le monde, que ce soit sur arcade, PC ou consoles (nota: le Wikipedia est d’ailleurs tout aussi instructif). Ainsi dans ce « biopic », on suit avec attention l’homme qui ira chercher directement les droits du jeu auprès de son créateur en Russie. Plusieurs intervenants viendront complexifier la tâche entre Andromeda Software et Mirrorsoft, les accords entre l’Occident et les Soviétiques semblent rapidement troubles et les licences vont être acquises et vendues un peu trop hâtivement.
« Jeu-o-politiquement » complexe, Tetris sera l’occasion de retracer l’ancienne politique de l’URSS et le légendaire communisme soviétique, jusqu’à remonter aux oreilles de Mikhaïl Gorbatchev qui se refuse d’infirmer l’hypothèse selon laquelle Tetris serait à lui seul responsable de la chute de l’URSS. L’ambiance des années 80 est retranscrite avec finesse. Les décors et les costumes sont un vrai retour dans le passé. Les personnages et acteurs sont excellents. Taron Egerton est incroyable dans sa performance, et nous ancre pleinement dans ces années folles, prémices du jeu vidéo grand public. Les personnages plus scrupuleux sont eux aussi terriblement bien écrits dont le fils Maxwell, brillamment interprété par Anthony Boyle. Enfin, on assiste à un climax bien tendu avec une scène de course-poursuite motorisée improbable, quand Alekseï Pajitnov, le placide créateur de Tetris, tente d’échapper dans les rues de Moscou à un politicien corrompu. Ici, tout n’est pas une question de réaliser un jeu universel, il faudra autant de courage et d’ambition pour réussir à lui donner de la visibilité, surtout quand elle est, à ses dépens, une création Soviétique. Une « histoire vraie », le genre « qui ne s’invente pas »!
Un film, au rythme bien géré, qui conserve à la fois toute sa dimension de divertissement que sa dimension éducative. Et musicalement, rien à dire, la musique 8bits aux tonalités bolcheviks gagne ainsi toute sa légitimité!
