Synopsis:
Réalisé par Avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis QuaidPays: Genres : Drame, Horreur Durée : Année de production : |
8.5/10 |
Coralie Fargeat frappe fort avec The Substance, un film audacieux qui fusionne habilement l’horreur corporelle des années 80 avec une satire acerbe du star-system. Le film se distingue par ses références visuelles et narratives qui évoquent des classiques tels que The Thing, tout en y injectant une dose de critique sociale contemporaine, notamment sur la perception du corps féminin dans la société.
The Substance aborde avec brio le thème de la vieillesse et l’acceptation de l’inévitable déclin physique. Coralie Fargeat utilise le corps féminin comme un miroir de la société, soulignant comment l’image et la jeunesse sont idolâtrées, en particulier pour les femmes. Ce commentaire social est puissamment incarné par la belle et sulfureuse Demi Moore, qui n’a rien à envier à son homologue deux fois plus jeune, dont la performance souligne une auto-dérision bienvenue et une critique subtile de l’obsession hollywoodienne pour l’apparence.
Le body horror est particulièrement mis en avant, déformant la chair et les organes pour révéler le monstre intérieur. Cette esthétique grotesque et exagérée est à la fois dégoûtante et hypnotique, une marque de fabrique de Fargeat qui pousse les spectateurs à affronter leurs peurs les plus profondes sans filtre. L’écriture du film et la ligne narrative sont incroyablement limpides. Certains éléments scénaristiques rappellent les intrigues de Black Mirror, visant essentiellement à choquer. Cependant, le scénario possède une petite faiblesse. Une question demeure : que gagne vraiment Elisabeth Sparkle à travers cette expérience, alors que son esprit et celui de son double ne semblent pas complémentaires ?
Malgré cela, The Substance parvient à maintenir un climat de bouffonnerie et une satire au bazooka des élites télévisuelles avec innovante narration fantastique, façonnée au cordeau. Autant dire que les hommes n’ont ici pas la côte. Dennis Quaid s’accapara d’ailleurs d’un rôle incroyablement détestable. Quant aux femmes, elles sont en perpétuelle compétition, se nourrissant littéralement de la moelle d’anciennes stars pour briller le temps d’un show, avant de se faire bouffer elles-mêmes. Cette métaphore cannibale du star-system est à la fois fascinante et dérangeante, soulignant la nature éphémère de la célébrité et la voracité de l’industrie du divertissement.
La réalisatrice explore également la dimension sonore de manière expérimentale, amplifiant les sons de mastication pour transpercer le cadre et bouleverser les sens des spectateurs. Cette approche sonore contribue à l’immersion totale et à l’intensité sensorielle du film.
The Substance est un film généreux à l’excès, aussi fascinant qu’hilarant, et étrangement enthousiasmant pour tout fan du cinéma d’épouvante. Et quand tout se termine, la surenchère reprend à outrance, laissant d’innombrablement litres de sang provoquer le rire du spectateur, pour conclure sur un plan final aussi incroyable que celui de l’ouverture du film !
Coralie Fargeat signe une œuvre mémorable et un témoignage éclatant sur la perception du corps féminin dans la société. Avec la performance remarquable de Demi Moore, la réalisatrice dévoile tout son talent à travers une esthétique visuelle et sonore audacieuse et éclatante. Une vraie expérience de cinéma !