Thunder Road (2018)

Entre drame et comédie, Thunder Road est un film particulier qui tient essentiellement à la performance de son acteur principal. Son monologue introductif d’un quart d’heure est magistral, réemprunté dans sa totalité à son court-métrage éponyme, réalisé par lui-même deux ans auparavant. On est soufflé par la performance de l’acteur. Par ses mots, ses intentions, par les bizarreries qui lui passent par la tête, durant un moment pourtant solennel qu’est l’enterrement de sa mère. Jim Cummings accompagne son personnage « perdu » par une mise en scène extrêmement épurée, faisant ressurgir le rythme de son film à travers sa fulgurance et ses émotions.

Névrotique, bi-polaire, ce héros souvent submergé par ses émotions est attachant, toujours sur la brèche, on est toujours dans l’angoisse de voir son monde basculer dans la folie. Il pense à voix haute et s’accroche aux mots et devient drôle malgré lui. Sans discontinuer, il ne prend pas son temps, il déboule avec ses phrases tel un enfant qui exprime toutes ses vérités sans penser aux conséquences néfastes. Que ce soit à l’école ou au tribunal, on est consentement sur la défensif, voulant nous protéger de tout débordement. On ne veut finalement que du bien à ce drôle de personnage, au look de policier bien appuyé. Il prend tellement de place dans le film, que l’absence de musique n’est pas dérangeante, laissant que quelques notes sonner avec justesse. La scène de fin est touchante, les yeux brillant du héros, avant tout papa, arrive à nous faire briller les nôtres aussi. Et finalement le cahier des charges est réussi face à un spectateur qui passe par de multiples émotions, même si elles auraient mérité d’être encore plus intensifiées!