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La saga Toy Story avait conclu sa trilogie avec magnificence, avec une fin grandiose remplie d’émotion! Quelques années plus tard, voici que les studios Pixar se lancent sur un quatrième opus. Même si la nouvelle apparition du duo Woody/Buzz l’éclair devrait ravir la majorité des spectateurs, ainsi que le portefeuille de chez Walt Disney, un nouvel opus n’était pas forcément nécessaire.
La boucle se réouvre passant la propriété des jouets d’Andy à Bonnie. Le scénario continue à se développer, poussant l’émancipation du jouet jusqu’à l’affranchissement de tout propriétaire / maître. Si beaucoup y verront de nouveau une finalité remplie d’émotion, d’autres n’y verront qu’un film de plus…
La dynamique de la saga est toujours respectée, les images sont toujours aussi lumineuses et colorées mais ce nouvel opus se plaît à cultiver des personnages secondaires qui ne servent que d’éléments burlesques et ne disposent pas de profondeur émotionnelle. La relation entre Woody et la bergère n’émeut guère. Buzz n’a plus véritablement sa place ici, le quatuor Zigzag, Rex, Bayonne et M. Patate ne font qu’une pâle figuration. Jessie et Pile poil sont repoussés au rôle secondaire laissant place à d’autres personnages moins consistants et surtout moins attachants. Le jouet cesse aussitôt d’être un véhicule nostalgique et s’apparente à un produit jetable, à l’image de Fourchette, personnage comique qui pose la question de la frontière entre le jouet et l’instrument de consommation, laissant peut-être aussi une ouverture morale sur le recyclage. Bunny et Ducky, un nouveau duo assez rigolo, viendront parsemer l’histoire d’une touche d’humour assez sympathique, surtout quand ces derniers doublés par le duo Gastambide/Debouzze vont partir dans leur délire de rapt de clé pour tenter de s’évader. Enfin Gabby Gabby et ses sbires nous feront penser au personnage de Lotso, sans sa cruauté ou son ascendance sur les autres jouets. Gabby veut être réparée pour être aimée et se confortera dans une écriture de jouet blessé sans grande exaltation.
L’émancipation des jouets équivaut à la mise à mort de leur profondeur émotionnelle, au profit d’un discours approximatif sur la liberté individuelle. Mais bon… même si on entrevoit beaucoup de défauts dans cette reprise d’animation qui sent fort le « $$$ billet vert $$$ », Toy Story cherche consentement à se renouveler et reste une valeur sûr du travail bien fait et du divertissement pleinement établi.
Toy Story 4 s’ouvre vers l’infini et au-delà avec encore plus de personnages, tout en délaissant nos héros traditionnels. Un épisode pas forcément nécessaire, même si la saga continue depuis un quart de siècle à faire rêver les plus petits comme les plus grands!