Trois frères (Les) (1995)

 

Synopsis: Trois frères qui s’ignorent héritent d’une fabuleuse fortune de 3 millions de francs. Cependant, en revenant chez le notaire quelques jours plus tard, tout s’effondre : ils découvrent que le délai pour prétendre à l’héritage a expiré. Huissiers, police aux trousses, cavale, vols, mendicité… et un gamin sur les bras. Les problèmes ne font que commencer.

 

Les Trois Frères

Réalisé par Bernard Campan, Didier Bourdon

Avec Pascal Légitimus, Didier Bourdon, Bernard Campan
Pays:  France
Genres : Comédie
Durée : 1 h 44 min
Année de production : 1995
8/10

Les Trois Frères est un véritable joyau de la comédie française, marqué par l’humour unique et inimitable des Inconnus. Dès le début, le film captive par son scénario loufoque et ses situations extravagantes qui sont à la fois drôles et touchantes. La force du film réside dans l’alchimie parfaite entre les trois acteurs principaux, qui parviennent à incarner des personnages profondément différents, mais unis par une même misère sociale.

Le film excelle dans l’art du comique de situation et de dialogue. Les répliques sont ciselées, souvent devenues cultes, et les scènes mémorables se succèdent sans temps mort. On reconnaît parfaitement l’humour des inconnus: chaque dialogue, chaque phrase, chaque mimique sont pensés pour être drôle. Le nombre de répliques cultes (100 patates ! Mais j’adore l’abstrait !) et de situations inoubliables sont incalculables et irrésistibles.

Antoine du Merle, dans le rôle du petit Michael, est irrésistible avec son cheveu sur la langue, apportant une touche de fraîcheur et d’innocence dans ce monde d’adultes souvent grotesques. Les seconds rôles, notamment celui de Bernard Farcy en patron excentrique et de Marie-Ange Rougemont en future épouse, sans oublier les claques sur Maître Jean-Claude Larieux et Maître Gonzalez, ajoutent une dimension supplémentaire à l’humour du film. Chaque personnage, même secondaire, est soigneusement développé pour apporter sa dose de comédie.

L’humour des Inconnus est souvent subversif, n’hésitant pas à aborder des sujets tabous avec une liberté de ton qui serait difficilement acceptable aujourd’hui. Le film est ainsi un reflet d’une époque où l’on pouvait encore rire de tout et sans filtre. Des blagues racistes, voir un gosse à poil dire des gros mots ou critiquer la société française et ses travers (chômage, patronat, huissiers et leur jargon notarial, la France profonde), le film est une véritable déferlante de crétinerie qui nous absorbe dans la marginalité et la déchéance. Pour contrebalancer l’humour, il y a un côté dramatique, avec ce jeune garçon qui ne connaît pas son père dévoilant une fin touchante et pleine de tendresse.

La nostalgie joue également un rôle important dans l’appréciation du film. Les références aux objets et à la culture des années 90, comme la Super Nintendo, la Gameboy ou les Chocapic, ajoutent une couche supplémentaire de plaisir pour ceux qui ont grandi à cette époque.

Comédie des folles années 90 qui parvient à faire rire tout en offrant une critique acérée de la société. C’est un film à voir et à revoir, où chaque visionnage révèle des répliques cultes.

Revu en 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.