La vie en grand |
Réalisé par Avec Balamine Touré, Ali Bidanessy, Guillaume GouixPays: Genres : Drama Durée : Année de production : |
5.5/10 |
Le chef opérateur d’Intouchables passe derrière la caméra pour nous présenter lors de la clôture de la Semaine de la critique son premier film en tant que réalisateur. Essayant de garder une certaine réalité du terrain, il va suivre les péripéties de Mamadou et de son jeune copain, deux gosses impétueux, qui par hasard ont trouvé une barrette de shit dans une cité et vont essayer de la revendre pour se partager le magot. Suite à cette coassasse découverte aux yeux des enfants, les affaires vont rapidement se développer. A son insu avec beaucoup d’innocence, Mamadou va vouloir aider sa mère financièrement et va se lancer dans la contrebande. L’ascension est tellement rapide qu’il ne se rendra pas compte du danger qu’il encourt grâce à une mise en scène légère qui provoque suffisamment le sourire pour faire oublier l’impasse qu’empreinte le jeune homme. D’ailleurs la scène où le père de Mamadou est convoqué à l’école, alors que c’est un SDF qui se présente, prouve que l’œuvre ne se veut pas tant fataliste. A part Guillaume Gouix, le reste du casting est basé sur des jeunes en devenir, qui jouent leur rôle de façon correct, plein de fraicheur même si loin d’être mémorable.
L’Éducation Nationale a de quoi se frotter les mains. Le réalisateur semble avoir une excellente image des équipes enseignantes. Parce que la totalité des professeurs accompagnent le jeune homme dans la voie de la réussite. Ils s’investissent tous personnellement pour que le jeune Mamadou, avec ses qualités et ses défauts, puisse briller dans sa scolarité. A croire que l’institution n’a que d’excellents pédagogues! J’en suis ravi. Cependant la morale enjolivée se retrouve biaisée. Le jeune garçon gagne de l’argent et même quand il se fait prendre la main dans le sac, on lui donne une deuxième, puis une troisième chance, que ce soit au niveau de son établissement scolaire que du coté de la justice. Un message évocateur d’une structure sociale (trop) libéral qui semble être notre réalité d’aujourd’hui. Le film peut pousser une certaine population à vouloir voir, eux aussi, « une vie en grand » trop facilement. On attend de ce fait le couperet de la fin,
Même si ce n’est qu’évoqué sur la conclusion, une réflexion peut-être cependant ouverte sur l’internat d’excellence ainsi que l’après. A savoir comment se gère les délinquants dans ce genre de structures pas toujours adaptées et surtout quelles conséquences retrouve-t-on lorsque le jeune reviendra dans son quotidien. Voilà, je tiens le scénario de la suite (rires)!
La réalisation est bien trop sage. La fiction a parfois des allures de documentaire. Ce conte social est une fresque réaliste agréable mais trop quelconque pour être marquante.
Jean-Michel Pereira liked this on Facebook.