Virgin Suicides (1999)

Virgin Suicides

Réalisé par Sofia Coppola

Avec James Woods, Kathleen Turner, Kirsten Dunst
Pays:   États-Unis
Genres : Drame, Romance
Durée : 1 h 36 min
Année de production : 1999
5.5/10

Si la mise en scène du premier film de Sofia Coppola est élégante, le fond du scénario reste malheureusement trop superficiel. Pourtant quand on analyse le tout, on a un casting harmonieux, une bande originale sensationnelle et une morale intense mais la mise en scène et le rythme sont très mal découpés.

En effet, le drame tombe dès les premières minutes. On cherche une explication au premier suicide, puis on nous balade pendant une heure dans une banale vie affligeante d’adolescents qui vont au bal de fin d’année, pour finir sur d’autres suicides qui sont clairement annoncés dès le début. Entre-temps, on découvre le beau gosse stéréotypé du campus qui va tenter de conquérir Kristen Dunst. Les règles imposées par les parents n’étant pas respectées, la sanction tombe. Face à l’autorité parentale, les filles sont cloitrées dans leur jolie maison mais leur enferment n’est pas une raison suffisante pour y voir le suicide. Même si la pression se fait ressentir sur les jeunes filles, essentiellement quand une des sœurs doit bruler ses vinyles, jamais l’ambiance n’est pesante.  Pourtant Kathleen Turner et James Woods sont bons chacun avec leur personnalité, même si ça manque un peu de fermeté là-dedans!

Pourtant réalisé à la fin des années 90, le scénario se cantonne à rester dans les années 70. Trop bien élevée, les filles subissent, laissant penser que le film vient d’une autre époque. Sofia Coppola aurait pu vivre avec son temps, développant l’adolescence qui lui était finalement pas si éloignée. Ainsi développer la parentalité de la vieille école qui ne parvient pas à s’adapter à leur temps et aux besoins nouveaux des jeunes, c’est un peu réaliser un film sans vouloir être moderne. La frustration, peut-être la folie, aurait dû être la clé du film. Et, là où Mustang réussi son pari de copier Virgin Suicides, c’est dans le traitement de fond en y intégrant crises d’adolescence, claustration et religion, toujours le regard en destination des problèmes d’aujourd’hui.

Un film plat, creux et sans émotion. Pourtant il est presque facile de rendre l’atmosphère morbide face au constat de cette caricature autour des troubles de l’adolescence. Esthétiquement et musicalement réussi, Virgin Suicides traine trop la patte à vouloir préserver un traitement rétrograde.

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