Woman at war (2018)

Woman at War

Réalisé par Benedikt Erlingsson

Avec Halldóra Geirharðsdóttir, Jóhann Sigurðarson, Juan Camillo Roman Estrada
Pays:  Ukraine,   France,   Islande
Genres : Thriller, Action
Durée : 1 h 41 min
Année de production : 2018
8/10
Coup de cœur de cette nouvelle édition Cinécole, Woman at War, présenté à la semaine de la critique, est un grand film qui a su charmer son public. À travers les rudes paysages islandais, on suit agréablement cette femme combattante, arc à la main, arpenter les montagnes pour mettre à profit ses convictions. Une battante qui va prendre des risques importants dans un moment de vie en pleine transition.

L’interprétation d’Halldóra Geirharðsdóttir est exceptionnelle. L’ambivalence entre son rôle de professeur de chorale et sa performance de guerrière « bio » rend ce beau personnage intéressant. Sa relation avec sa jumelle n’est que ponctuelle mais tout aussi puissante avec une morale bien pensante qui nous fera sourire dans une idéalisation d’un monde qu’on aimerait nous aussi changer. En tout cas, bien plus quand on voit ce genre de film.

Centré sur un unique personnage, les seconds rôles comme son « cousin » paysan viendront compléter ce joli tableau. Le running gag avec le touriste à vélo consentement traqué par les autorités et sa mythique réplique « puta madre » provoque à chaque fois l’hilarité et rend de ce fait l’intrigue un peu plus légère.

La musique est « visible » à l’écran et donne un sacré cachet à l’ambiance du film. En effet, entendre les musiciens tout autant que de les voir (birdman avait déjà testé l’idée) rend la partie orchestrale bien plus magistrale. La rythmique donne un véritable ton à l’intrigue, pour en devenir un véritable personnage. Du groupe islandais avec son trombone, son accordéon et sa batterie en passant par les chœurs ukrainiens, leurs placements sont habilement pensés, jusqu’à leur mixité sur la fin, en regard de la situation de notre héroïne.

Dès la scène d’introduction avec son arc, le ton est posé. Les paysages nous transportent totalement. Entre grands espaces verts et glaciers, notre héroïne est confrontée à la nature, une nature qu’elle aime profondément. Avec sa jolie photographie, on est souvent émerveillé par les voluptueux paysages, même quand l’héroïne se cache à travers les moutons, jusqu’à s’en faire une « couverture ».

La montée en puissance des émotions aurait pu être ultime si le film s’était arrêtée sur l’avant-dernière séquence. Malheureusement, le réalisateur conjuguera sa conclusion avec une fin sans piquant, si ce n’est de voir notre héroïne, pieds dans l’eau, partir vers un nouveau combat, celui d’être mère…

Une traque écolo aussi bien mise en scène qu’esthétique. Captivant, la réalisation d’Erlingsson aux cadres bien pensés, aura (presque) la vocation de vous faire adhérer à l’idéologie de l’héroïne.

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